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Le carnet rose : invitation à l'écriture

Par [Mal-Jabar] - MAÎTRE DU JEU - 04 Mai 2016 - 10:35:49
Réactions 59
Score : 682
 
[Mal-Jabar]|13/11/2017 - 01:18:18
- Tous les mérydes ne font en fait qu'un. Il s'agit d'un dieu mineur qui a un très, très sévère, trouble de la personnalité.


Comme chaque jours ce sram se rend au Sanctuaire de l’Almanax pour faire offrande de quelques restes. Ce jour là un méryde très spécial … ou .. peut-être plusieurs étaient là.

 - Bonjour je me présente, Ulrik Léodagan Tyrion Igor Gaspard Edwin Ronald mais on m’appelle Ultig.... 

Le sram n’eut même pas le temps de finir sa phrase que le méryde prit la parole.

 - Moi c’est Mazic Arouz Orage Thomahon Ling Sebklav Yvad Leszak Stun Trôma Ashvey Rojers Katlestyn Guigui Poupline Bubba Kia Yêcetu Eskarina Inkola Magikow Danizzal Kestra Shiva Billfer Pierrock Maribri Koppapi Krala Lôrf Teskirf Tolgnas Ruevas Marke Eritem Val Misdup Kimykay Eramas Kilistin Meash Bazûkana Karlita Edyxo Duf Güss Tehego Eidnas Amirniana Karat Atog Bii Ludobel Rumo Vinstyl Kanabal Krisdip Tiko Tidihef Yalpriaf Jonat Meluze Marifriss Sylkauf Darkchy Marilez Tella Davkaz Totot Inndo Laetux Tajonoo Maëmon Todobaï Cycloune Orété Wish Ninefi Icleen Elosi Cébeyon Konala Perviom Socren Fala Dees Sha Clynt Ocarian Mahadine Kimbru Azra Yamato Jébédaï Typlanêt Tasmalin Itourp Bensom Enaibi Mak Nunu Jay Mobbib Gorzarel Bûnty Mascha Favarez Sehb Duc Tchoub Viti Scheik Sylfaen Katelruz Lakha Rakreveï Fako Proff Shinkarré Mylka Franek Esthoma Gymcitro Rikku Malava Bo Bipup Azkatraz Bigg Bern Loumi Duanaf Zebdara Todeb Emil Nell Ku Khâm Kevlatahmu Tyrben Jember Ntamak Krisegis Osebo Daza Seyfani Taelstrom Milidès Izmar Ani Xandra Tiny Namyknof Elgero Mikart Martero Aris Mendelia Halden Tigibon Verôl Jibejan Teluomaj Aazimar Blou Yaka Bek Pytch Seyroth Redfis Lim Grut Atsu Gnat Hellmut Azrou Oopah Bouliks Ansôh Ikoan Poch Lamarilu Rems Yanouchk Sirdal Eiwech Alaokit Poupik Lazura Unkn Blid Jihelair Oskerine Pasquéoz Klernodie Zuart Bouilli Okajin Luzbel Titi Alucard Gurvamon Alhera Tholank Kaoly Xan Anulideven Lokhaan Benka Nobozil Olileb Aleb Krisdanh Jycêdus Pô Puliblak Anshâ Meda Jü Dramon Zeg Tix Rigamix Matgap Sab Ouchim Margarou Orreip Lortecaps Marjul Ynniw Pilserpus Gridoo Theomak Pierdem Guiboun Mikala Lolzeolf Fizzi Talentyre Noon Dyw So Bitkyo Manoush Ancestrotek Vikotoru Lorko Lucimay Zouzo Cherop Davut Mud Mau Xa Grugin Yukin Farod Makss Latürb Nosruo Guidys Olvido Nido Bodirom Djuuma Foluk Emp Franho Nufrank Wasaru Sad Dethoama Sulp Moomoo Kosal Kosal Jujü Ounirom Ketzakwet Krûnsh Kroketh Nitsougnal Benjo Emattera Diakollec Astirout Eylen Dnegeleht Kuri Yaloop Fry Zellina Sephy Baba Viviantho Patawaii Sili Rikoo Capt Coyo Fredocigam Tchokun Macugny Asid Mitomiel Nikodeus Miloune Kacinka Mathrû Hito Pouki Poup Tilapiatsu Otoul Namsporp Jacoula Dek Flouky Reniator Mustasly Messikriss Annbonny Waro Julo Mûnir Jeffarctor Angy Fafah Lateralus Uicuic Tinyrus Troyle Eltux Inooni Ezimuos Tiris Edacsak Eltruteht Ologar Adam Kountar Moko Ingmar Foya Bovjouski Mig Sêpt Jason Eboren Lucyvan Ryf Sebsokk Reivax Benjak Grûg Maxarès Math Milivar Simsof Fhenris Korri Ediva Cocoyuyu Dari Aisk mais on m’appelle …. hey .. y’a qu… y’a quelqu’un ?  hé ohh ! Non, non pas vous, taisez vous ! On avait dit chacun son tour ! 

Le sram avait déjà filé.
5 0
Score : 31
Amorce choisie : L'ambiance à Astrub vous paraît beaucoup moins accueillante que de coutume. Vous croisez de nombreux habitants inquiets ou mécontents. Au détour d'une maison, vous tombez sur Iop.

Je suis enfant… Je cours partout dans Astrub, je chasse les pious et les araknes en chantant. Mes jambes et mes bras sont couverts de bleus ; faut dire, la bagarre ça me connaît et ça me plaît. Un jour, je serai aventurier même si avant, je dois étudier. Enfin, étudier ce n’est pas ma tasse de thé. J’ai l’impression que je ne suis pas fait pour penser.
Je suis adolescent… Mon choix est fait, disciple Iop je serai. J’ai enfin reçu ma première véritable épée, cadeau de mon père. Je regarde les larmes de fierté de ma mère. Ma vie de disciple commence et mon cœur est comme en transe. Un jour, je rencontrerai mon Dieu, par mon épée je le promets.
Je suis adulte… Ma vocation, je l’ai un peu ratée. Je n’ai pas été l’aventurier que je souhaitais puisque jamais le Dieu Iop ne s’est montré. Je n’étais pas le plus doué ou le plus courageux, je regardais souvent vers les cieux. C’est ainsi que j’ai rencontré celle qui ferait de ma vie une chanson, où nous chanterions à l’unisson. J’étais son aventurier, le plus beau et le plus fort même si je n’avais pas beaucoup d’or. De notre union, un petit guerrier est né. A trois, nous étions comblés.
Et à l’aube de la fin de ma vie, ma retraite est finie… L’ambiance était morose, Astrub était tout chose. Dans cette grisaille, au détour d’une maison, Iop était là, juste devant moi. Je m’inclinais comme je le pouvais, les larmes sur mes joues se déversaient. Et doucement, paisiblement, prit fin, ma vie d’aventurier.
3 -1
Score : 2280

Spoiler (cliquez ici pour afficher le spoil)

"Après une soirée beaucoup trop arrosée, vous remarquez que vous avez changé de sexe."




 Un mari à marier

 Un drame bourgeois
 Pièce en trois actes


 ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~


Personnages




Camille Loncourt, plongeur Steamer
Aude Demaire, sa fiancée
Mme Teuille, sa concierge, Cratte âgée
Eté Jévais, Osamodette conductrice de diligence
Radine Noramo, Enutrofette gérante d'un pressin'vapeur
Perlin l'Emmancheur, ensorceleur Eniripsa âgé
Krisse, Sadida gérant d'un salon d'esthétisme et de chirurgie
Tina, son apprentie, Sadidette coquette
Sufokiens




Le plateau de jeu est présenté sous la forme d'un disque tournant mécaniquement dans le sens d'une horloge de xélor. Il est découpé en deux espaces scéniques distincts permettant d'enchaîner les différentes scènes.




 Acte I




 Sufokia. Petit matin. Chant de gélikans.


 Scène 1
 Camille Loncourt

 Intérieur d'un appartement tout confort, en désordre. Camille Loncourt, allongé sur un lit en bois spartiate, encore dans les vapes. Des restes de bières du Ripate rongent le plancher en bois. Partout de nombreuses bouteilles vides. La pièce est remplie de confettis et de fils colorés. Une lettre rose est lâchée sur une table par un tofu voyageur, juste à côté d'une bonne grosse poignée de moustaches de kolérat brûlée. Un calendrier indique le 2 Novamaire. Accroché au mur un portrait représente Aude et Camille main dans la main.
Le comédien interprétant Camille a une physionomie et une morphologie plus féminine que sur le portrait.





 Camille, se levant péniblement


 Hmmpf... mhoo... mon crâne... on dirait que toute une armada m'est passée dessus cette nuit.
(Il tente de se gratter le torse, heurte sa cuirasse)
Oh super... dormir tout habillé. Pas étonnant que mes articulations sont en panne ce matin. Je me sens tout alourdi...
(Il regarde autour de lui)
Mhh... non ce n'est pas que ça... mieux vaut éviter de compter les cadavres au sol, je n'y gagnerai qu'une migraine supplémentaire. Hum. Évidemment personne n'est resté pour ranger ! Oh mais... oh... hum... ce n'est pas normal d'être ballonné à ce point... et cette combinaison qui me compresse complètement.... Humpf. Le contrecoup de la veille à coup sûr... moi qui pensais savoir me maintenir à flot à ce niveau...
(Il s'assoit à table et voit la lettre rose)
Tiens ? Oh un petit mot d'Aude. Je savais bien qu'elle ne tiendrait pas. Ne pas pouvoir me parler jusqu'à ce qu'on soit devant l'autel... hé hé hé... jamais elle n'en aurait été capable. Alors, voyons voir...
(Il lit la lettre)
"J'espère que ta dernière soirée de célibataire s'est bien déroulée. Avec les filles nous avons finalement échouées au Trou à Badour, pour pousser quelques chansonnettes atour d'un dernier verre. Mais peut-être vaut-il mieux que je ne t'en raconte pas d'avantage ! D'autant qu'il y a plus intéressant... enfin, nous y sommes, notre grand jour est arrivé ! J'ai tellement hâte que je ne tiens plus en place. Ce matin je suis allé récupérer ton complet pour la cérémonie. En revanche la robe que j'avais sélectionnée a été envoyée au pressin'vapeur de Bonta. Il faut que je me dépêche d'aller rejoindre le temple pour prévenir le prêtre des derniers préparatifs, pourrais-tu aller chercher la robe à ma place ? Oh par Duff et Kaoly réunit, j'ai hâte !"
(Camille laisse entendre un soupire joyeux. Un sourire niait apparaît sur son visage)
Eh bien on dirait que je n'ai pas de temps à perdre... Onze heure onze, avec un peu de chance je serais à temps pour la diligence !
(Il se relève, grimace, et se maintient la tête à l'aide de sa main)
Hum mais avant un bon médicament artisanal ne me ferait pas de mal.

 





Camille se dirige vers un évier, verse un cachet de sel dans un verre et en boit le contenu. Pendant l'action, le plateau tourne et laisse apparaître une scène d'extérieur.




 Scène 2


 Camille Loncourt, Mme Teuille, Eté Jévais, Sufokiens
 Rue passante. Une diligence au loin s'apprête à partir. Camille sort de son appartement.

 
 Mme Teuille, balayant le trottoir, en mâchant ses mots
 

Oh là là ! C'est du beau ! La veille du mariage, ben dit donc !


 Camille, tout bas



 Par Oktapodas, la mère Teuille... il ne manquait qu'elle pour ajouter au charme de cette matinée. Toujours à fourrer son maudit œil partout.
(Il fait mine de ne pas l'avoir vue)

 Mme Teuille, tout haut


 Quel manque de respect, faire ça à Aude... Oh je savais bien qu'il se tramait quelque chose de douteux dans ce taudis. Une véritable poissonnière oui ! Un propriétaire aussi frais qu'un kralamour séché, évidemment qu'il y avait pichon sous roche.



 Camille, à lui-même


 Ridicule, qu'elle est ridicule. A force d'abuser d'une vapeur périmée... à son âge qui plus est... les boulons déraillent.
(Il se dirige vers la diligence)
Pas encore parti, parfait !


 Eté Jévais, parlant dans une conque
 
Départ pour Bonta dans quinze minutes !
(La foule s'amasse devant la conductrice. Camille se fait frôler de près par plusieurs passants)



 Camille, surpris



Pfouh, c'est quoi ce bain de foule ? Déjà que je suis tout à l'étroit dans cette cuirasse... mais si en plus on ne peut pas se déplacer sans être pressé de partout !





 Eté Jévais
 


Derniers tickets pour Bonta, départ dans dix minutes !
(La foule se presse de plus en plus. Camille en ressort, un ticket en main)

 
 Camille, à l'adresse de quelques passants

 
Les mains c'est vers les tickets pas contre les fesses des gens !
(à lui-même)
On se calme, on reste tranquille... ça va être une belle journée, une très belle journée.
(Il s'assoit sur un banc)


 Sufokien, sifflant Camille
 


Eh toi, beaux ch'veux ! Tu sais que ton charme me submerge complètement ? Une coupe courte hein.. t'as du goût, c'est moderne !


 Camille

 
Euh... oui, d'accord. Par contre désolé de te refroidir aussi vite mais je me marie aujourd'hui, alors merci mais tout doux.


 Sufokien, s'asseyant à côté de Camille

 
Eh alors ? Moi aussi je suis marié tiens. Ça ne m'empêche pas de profiter de l'agitation des tempêtes pour faire jaillir l'écume... en compagnie d'autres poulpées.

 Camille, tout bas
 

Mais qu'est-ce qu'il me raconte ce gros lourdaud... je les attire tous aujourd’hui ou comment ça se passe ?
 Sufokien, insistant

 

Ben détends-toi voyons... j'ai comme l'impression que tu as besoin de prendre du bon temps. Tu verras, ton air vaseux laissera place à un grand sourire après...
(Il pose sa main sur la jambe de Camille et la remonte doucement)

 
 Camille, se redressant d'un bond


 
Non mais il faut te faire soigner mon garçon ! Tu bouillonne trop dans ta tête. Heureusement pour toi que ma diligence est sur le point de partir parce que sinon... Ah !
(Il tourne les talons en direction de la diligence et monte dedans)


Noir. Bruits de roues contre les pavés. Hors-champs on entend la voix d'Eté Jévais : "Arrivée à Bonta dans quelques minutes maintenant, veuillez tous rester assis jusqu'à l'arrêt complet du véhicule."
Le plateau tourne.


 


 Scène 3


 Camille Loncourt, Radine Noramo





Quartier des bricoleurs à Bonta. Intérieur d'une boutique de pressin'vapeur. Bruits de machines à pression.


 Camille, tousse
 


Excusez-moi, Madame hum... Noramo ?


 Radine Noramo, comptant ses kamas
 

 Trente-six, trente-neuf, cinquante... moins trente-cinq pour la vapeur...trente après négociation... vingt-cinq si je prends la moins cher...
(Camille se racle la gorge plus fort, Radine se retourne et s'avance vers lui)
Oh un client ! Pardon, pardon. Qu'est-ce qu'il vous faut ? Vous ne venez pas demander à être remboursé j'espère ? Ce n'est pas ma faute si la vapeur que j'achète n'est pas bien gazéifiée. Allez vous plaindre à la compagnie de distribution !
 Camille
 
Comment ? Euh non, non, je ne viens pas me plaindre. J'ai cru comprendre que vous aviez reçu une robe de mariée hier ?


 Radine, rassurée
 
Oh. Oh oui bien sûr, très bien... oui bien sûr. Une robe dites-vous ? Quel nom ?


 Camille, étonné


Quel nom ? La robe ? De... euh ? Je ne sais pas moi. Ça n'est pas moi qui l'ai acheté alors bon... je ne connais pas la marque... c'est... c'est une robe de mariée quoi.

 Radine

Mais non... Le nom de dépôt de la robe. Alors, quel nom ?

 Camille, tout bas
 

Si vous pouviez faire l'effort de parler correctement aussi...
(Plus fort, à l'adresse de Radine Noramo)
Ce doit être au nom d'Aude je crois... Oui, cherchez à Aude. Aude Demaire.



 Radine, en se dirigeant vers le fond de la pièce


 
Demaire. Demaire... voyons voir... En effet, la voilà. Elle est belle tiens. Pas un plis. Oh oui, du bon travail. En voilà un mari qui va être heureux. Oh... le paiement a déjà été fait...
(Elle tend la robe à Camille, qui la récupère)
Hum, dommage. Bon eh bien voilà pour vous Madame Demaire, c'est votre futur mari qui sera aux anges en vous voyant dedans.
 Camille, surpris

 
De quoi ? Aude est ma fiancée... elle n'est pas pour moi cette robe voyons !

 Radine, sur la défensive

 
Oh pardonnez moi, désolé. Votre épouse sera très ravie du travail que j'ai fais dans ce cas. Vraiment désolé. Je ne pensais pas à mal, mais bon ça n'est pas chose courante... on n'en voit pas tous les jours, c'est tout. Mais attention hein, je n'ai rien contre les gaizes moi ! Ah non, d'ailleurs ma femme de ménage est gaize. Elle a la même coupe de cheveux que vous, à la garçonne ! Et malgré ça je la paie pour son travail vous savez, je n'ai rien du tout contre les gens comme vous.



 Camille, consterné
 

Mais enfin, à force de travailler dans la vapeur vos lunettes sont pleines de buée ? Votre vision se détériore ? C'est quoi votre problème à tous aujourd'hui ?!
(Il se dirige vers la sortie, énervé. Tombe nez à nez devant un immense miroir)
Oh mon... par les milles ventouses du Poulpe Suprême... quelle diablerie est-ce là ?!




 Noir.



 


 Acte II
 

 Sufokia, début d'après-midi. Plateau initial.

 Scène 1
 
 Camille Loncourt
 

Camille fait les cents-pas dans son appartement. Il range le désordre, met dans un sac les bouteilles vides. S'assied sur le lit, un petit miroir en main. Il respire bruyamment. Il regarde son visage.


 Camille, effrayé


 Non. Non non non. Non non non non non. Hun hun, non. Je rêve. Oui. Oui oui oui. Oh oui oui oui oui oui. Oui c'est un rêve c'est certain. Je rêve et quand je me réveillerais je vais retrouver mon visage...
(Il touche son torse)
... mon corps...
(Il touche son entrejambe)
... mon corps... une femme ?
(Il se redresse et regarde le sac de bouteille qu'il a constitué)
Ce n'est pas possible, c'est impossible. On m'a fait quelque chose. On m'a fait boire quelque chose. Quelqu'un s'est joué de moi... c'est ça, oui, c'est ça. C'est un jeu... quelqu'un s'est joué de moi et va entrer par cette porte dans quelques minutes !
(Il regarde en direction de la porte)
Quelqu'un... quelqu'un... allez. Quelqu'un... Non ? Non ? Personne ? Vraiment ?! C'est ainsi que vous voulez me la jouer ? Un test... c'est un test... un jeu, un test... une plaisanterie ? Une gaminerie oui ! Jouer avec le corps d'un autre est tout... tout sauf quelque chose d'amusant !
(Il donne un coup de pied dans le sac qui se craque et déverse son contenu sur le sol)
Bagrutte. Bagrutte. Chopendebois. Ripate. Bagrutte. Ripate. Ripate. Ripate. Bagrutte. Chopendebois... Chabrulé ? Qui a apporté ça ? Chabrulé ?
(Il se saisit de la bouteille et en renifle le fond)
Pouah. Aaah ! Mais qui a osé rapporter cette chose ? Oh, je sais ! Je sais ! On m'a drogué hier soir... on m'a forcé à boire tout ce qui me passait sous le nez... et alors... ainsi... ainsi... oui... comme ça quelqu'un a pu y mélanger une potion... une herbe... un maléfice... et voilà le résultat !
(Il s'éponge le front)
Non. Non mais non... mais qu'est-ce que je raconte encore ? Pourquoi voudrait-on me faire cela ? C'est ridicule, impossible... je dois arrêter de voir des complots partout.
(Il trempe ses lèvres contre le goulot de la bouteille)
Ah, pouah ! Non la seule chose qui est maléfique avec celle-ci c'est son goût... Mais alors, si personne n'est responsable de cette... modification anatomique, comment a-t-elle pu se produire ?
(Il regarde le tableau accroché au mur)
Aude... que vais-je faire ? Je ne peux pas arriver au temple dans cet... état. Je ne peux pas. Faut-il que je la prévienne ? Non. Non non non. Je dois trouver une solution et vite. Ça ne sert à rien de se demander le pourquoi du comment, la chose est faite. Je crois. La chose est faite, oui, alors je dois la défaire. Il ne me reste plus qu'à trouver comment me débrouiller pour y arriver !
(Il allume sa gélévision et zappe les chaînes)
Rien, rien, rien. Cuisine. Boufbowl. Scène de village... oh, tiens ? Ensorceleur de renom, génie des fioles et des situations compliquées... Perlin l'Emmancheur vous attend au 25 bois de Bou... Boulgour, c'est ça ! C'est un signe  ça ne peut pas en être autrement ! Oh, heureusement que la gélévision est là !


 

Camille attrape son sac rebleux et la robe de mariée. Il était sa gélévision et sort de son appartement. Noir Le plateau tourne et laisse apparaître une clairière.





 Scène 2

 
 Camille Loncourt
 


 Camille Loncourt, seul au milieux de la clairière. Devant lui un grand arbre abraknydien creusé. Une banderole affiche fièrement "Perlin l'Emmancheur, de père en fils". Du feu sort de la cheminée. Camille reste un moment immobile devant la porte. Il aperçoit à travers une fenêtre un vieil Eniripsa qui l'observe. Après hésitations il se décide à faire tinter la cloche pour se manifester. Avant d'avoir eu le temps d'actionner le carillon, une voix provenant de l'intérieur de la maisonnée dit : "Entrez, mais entrez donc".




 Scène 3


 Camille Loncourt, Perlin l'Emmancheur
 


 Intérieur d'une maison feutrée et boisée. Camille entre timidement dans le repère de l'ensorceleur. Ce dernier lui indique un siège sur lequel s'asseoir. Perlin sirote bruyamment du thé aux pousses d'orties.


 Perlin l'Emmancheur
 

 Entrez, entrez. N'ayez pas peur. Installe toi ici. Je t'attendais. Ta venue découle de l'ordre naturel des choses, de l'enchaînement krosmique des actions de ce monde. Aussi bien que la sève coule de l'arbre meurtri ton cœur saigne d'un dommage qui t’affaiblis.
(Il boit une gorgée de son thé)

 Camille
 
Oui... enfin vous étiez à la fenêtre... c'est peut-être pour cela que...


 Perlin, l'interrompant




 Non non. La fenêtre n'est pas une fenêtre. C'est une ouverture sur l'immensité du ciel, sur les vérités du monde, sur les profondeurs des psychés d'ici-bas...
(Il prend une nouvelle gorgée)
Les étoiles ne mentent jamais et en elles j'ai lu qu-kof... kof... atch-kof.
(Il s'étrangle)


 Camille, inquiet



 Monsieur Perlin, vous allez-bien ? Qu'est-ce qu'il vous arrive ?
(Il s'avance vers Perlin qui est tombé au sol, le visage rouge cramoisi)
Que se passe t-il ? Que dois-je faire ?


 Perlin, éternuant, une main se serrant la gorge


 Là... kof... ah... kof... là ! Kof... arh... kof.... kof....
(Il pointe son doigt en direction de sa tasse de thé)


 Camille, ramassant la tasse

 
 Ça ? Vous pensez qu'on vous a empoisonné ? Quelqu'un vous veut du mal ? Monsieur Perlin, vous avez raison tout est lié ! Ce matin j'ai moi-même été victime d'un empoisonnement... ou de... quelque chose. A dire vrai je ne sais pas encore, c'est pour cela que je venais vous consulter. Oh non... qui que ce soit qui en a après moi a du lire dans mes pensée et fait abattre sa magie maléfique sur vous pour que vous ne puissiez m'aider...


 Perlin, se redressant, tout bas
 


 Oh là. Oh là là. Par ma barbe synthétique... j'ai bien cru que j'allais y passer cette fois. Ça m'apprendra à boire trop vite...
(Plus fort, à Camille)
Kof... eh bien dit à ton garnement qu'il en faudra plus pour abattre Perlin l'Emmancheur ! On a voulu t'empoisonner dis-tu ?


 Camille


 Non... enfin... en réalité... je ne...


 Perlin, l'interrompant

 

Tut tut. Ne parle pas. Perlin sait ce que tu veux faire. Tu veux te venger ? Empoisonner l'empoisonneur ?
(Il se ressert une tasse de thé et en prend une gorgée)


 Camille
 Mais non ça n'est pas du tout ce qu....


 Perlin

 Oh bien sûr. Tu veux lui jeter simplement un mauvais sortilège ? Lui voler son compte en banque ? Fabriquer un philtre d'amour pour le faire tomber sous le charme d'un crocodaille ? Je lis en toi comme dans un livre ouvert ! Et tu sais quoi, je t'apprécie en plus de ça. Ton histoire déchirante me touche beaucoup et...


 Camille

 Mais je ne vous ai pas encore raconté ce qu...


 Perlin


 Oh pas de ça avec moi, je sais ce que tu vas me dire. Tu vas m'expliquer que tu es venu ici par désarroi, que tu n'es plus très sûr de toi, que tu hésites encore ? Eh ! Ne t'en fais pas, tu es au bon endroit ici. Là où tu dois être. Je peux accomplir ton désir de vengeance et ce pour la modique somme de cinq... cinq cents quatre-vingt-dix-neuf mille quatre-vingt-dix-neuf kamas !
(Camille écarquille les yeux)
Qu'en penses-tu ? Tu peux payer en plusieurs fois, ne t'en fais pas !


 Camille

 Mais enfin... je ne cherche pas à me venger de qui que ce soit. Quoique... peut-être une prochaine fois. Non, dans l'immédiat j'ai besoin de vous pour me faire changer de sexe. Et vite ! Je suis censé me marier dans quelques heures, ma fiancée m'attend au temple mais je me suis réveillé ce matin dans ce corps ! 


 Perlin
 


 Oui... oui... alors je vous entend parler, d'accord. Mais je ne vois pas le problème, il est très bien ce corps... Parfait, regardez le enfin, il est parfait ! Alors bon. Pour en revenir à notre vengeance... qui voulez-vous viser ? Oh, oh, attendez je reviens ! Je vais chercher un contrat, vous n'aurez plus qu'à le signer ainsi je pourrais faire tout ce que j'ai besoin de faire sans avoir de problèmes derrière... vous savez, c'est par sécurité. Par le passé j'ai souvent été incompris... Attendez moi, je reviens !
(Il sort de scène)


 Camille, agacé
 Non mais s'il pense que je vais rester sagement ici...
(Il se dirige pour sortir de scène, s'arrête devant un petit panneau d'affichage à l'intérieur de la maison)
Tiens, qu'est-ce que c'est que ça ? Chez Kriss et Tina... institut spécialisé dans les nouvelles vies ?
(Il lit l'affiche)
"Votre allure ne vous séduit plus ? Même votre miroir préfère fermer les yeux sur votre passage ? Nous avons la solution pour faire de vous l'être que vous souhaitez devenir ! Le mardi réduction de moins dix pourcent pour les Bontariens de souche...". Oh... dans quoi vais-je encore me lancer ? Et Aude qui doit m'attendre... je dois me dépêcher ou il n'y aura aucun mari à marier aujourd'hui. Allez, à Bonta... encore... et vite !




 

Camille sort de scène. Noir. Bruit de pluie.





 Scène 4

 Camille Loncourt, Kriss, Tina





 Bonta, intérieur d'une boutique. Grand espace au style chic-épuré, bordé de miroirs et de long fauteuils en cuir de bouftou noir. Camille entre, robe de mariée en main. Son visage est rongé par la fatigue et ses cheveux trempés par la pluie.



 Kriss

 
 Mais que voua-je donc ? Oh ma chérie ! Ma pauvre pétite chérie...



 Tina





 ... Mah... qu'ést-ce qu'il t'es arrivée ? On dirait qué tou viens dé té faire larguée ?



 Camille

 

Non... pas encore... combien de fois encore vais-je devoir... oh, zut ! Je ne suis pas une femme, la robe n'est pas pour moi bien que je suis censé me marier dans à peine...
(Il regarde l'horloge)
... quelques heures.


 Kriss, compréhensif



 Ma chérie ! Mais évidemment qué tou nés pas oune femme !




 Tina

 Ça ce lit littéralement en toi. Régarde toua...


 Kriss
 
 .... allons, allons. Assis-toi.



 Tina, rassurante



 ... et prends donc ce petit... remontant. On dirait bien qué tou en as bésoin...
(Elle glisse un liquide dans un verre qu'elle tend à Camille)


 Kriss, calme

 
... ne t'en fais pas, il n'y a oucun risque. Tou és dans un espace sûr ma chérie...


 Tina

 
... des extraits d'herbes sauvages, digestes et saines. Parfait pour se relaxer.


 Camille, surpris

 Comment ? Vous savez que je ne suis pas une femme... vous le savez ? Vous le voyez ? Oh. Oh ! Merci... merci !
(Il attrape le verre et en vois le contenu)
Que pouvez-vous faire pour régler mon problème ? Vous avez des... outils ? Des engins pour me sortir de cette affaire ?



 Kriss

 Évidemment, détends-toi. Allonge toua et sens l'assurance d'une nouvelle vie t'enivrer...


 Tina
 
 ... Ici nous avons tout cé qui est nécessaire pour faire dé tou la personne qué tou dois être.



 Camille

Oh... hum... oh... ma tête, c'est lourd... quelqu'.... quelque chose, vous avez mis quelque chose dans votre boutique ? Vou... vous... oh, i faut que je m'allonge un peu... je...
(Il s'allonge sur l'un des fauteuils)
Oh... oh... il est conforta... bl...
(Ses yeux se ferment lentement)


 Kriss
 
Bon alors... là ça va pas du tout, il faut tout changer ! C'est l'horreur !


 Tina

 Oui oune manque de goût total. Régarde son corps, elle a tout d'oune...


 Kriss

 
... oune A, oui. Cacher un corps pareil sous une couirasse affreuse. Oh je ne suis pas content, mais alors pas du tout.


 Tina
 

 Allez houp, on rétire tout ça ! Une mariée ne se présentera pas à l'autel habillée ainsi...

 Kriss
 
 ... oh non, pas tant qué jé souis là. Oh là là... mais tou a vu ses sourcils ?


 Tina, moqueuse
 
On dirait la forêt abraknydique ! Allez on va arranger tout ça.
(Elle sort d'une boite des rasoirs, des ciseaux et des produits de maquillage)


 Kriss

 Elle va être magnifaik ! Un peu par là... ici...
(Ils s'agitent autour de Camille)


 Tina
 
... On coupe comme ça, un peu de moskara sur ce côté...


 Kriss
 ... Ma chérie tou va être la plou belle ! Tina, ma jolie, va chercher l'extrait de boule pouante pour la réveiller pendant que je lui retouche sa robe.
(Tina part fouiller dans un sac de l'autre côté de la pièce. Kriss taille à coup de ciseaux la robe de mariée et l'enfile sur Camille)
Parfait... oh c'est parfait... il faut que la coupe soit...

 Tina, revenant, une petite fiole en main



 ... moderne, parce que sinon on meurt !
(Elle passe la sous les narines de Camille)



 Camille

 
Mooh... arrgf. C'est quoi cette odeur fétide ? Ah, ça empeste !
(Il lève sa main en direction de son visage comme pour se boucher le nez et se rend compte qu'il est habillé en tenue de mariée)
Oh... oh non oh non ! Mais qu'est-ce que vous avez foutu ? C'est quoi ce bazar ?!


 Kriss


 Allons ma chérie ! Tou es soublaime maintenant !


 Tina
 
Tou avais raison, tu né ressemblais pas dou tou à une vrai femme en arrivant ici. Maintenant régarde toua....



 Kriss
 
 ... oune bombe ! Je voulais juste m'excuser pour ta robe, mais tou avais fais l'érreur dé confondre sensouelle et voulgaire alors j'ai du lui donner une pétite rétouche.


 Tina

Et maintenant elle est au goût du jour et personne né té volera la védette pour ton mariage !




 Kriss, la larme à l'oeil
 
Magnifaik !


 Tina, laissant apparaître un sourire
 

Tou és prête à conquourir lé monde maintenant...

 Kriss
 
... avec cé beau pétit minois qué tou as, tout réfait à neuf...


 Tina
 

... avec jouste un peu dé maquillage ! Et cette robe, révenons à cette robe...


 Kriss
 
Ma chérie, ça n'est pas parce qué tout es oune Steamer qué tou n'a pas lé droit d'être séxy !


 Tina

 
Un pétite découpage là, oune pétite ouverture ici... et voilà...


 Kriss
 
... enfin on peut voir ta peau, la couirasse c'est bien, mais tou n'es pas entrain dé faire du décourage dans une couve sous-marine !


 Camille, à bout




 Mais... mais arrêtez de délirer ! Vous ne comprenez rien à rien... Qu'est-ce que vous pensiez faire ? Oh... vous... bon à rien que vous êtes !
(Une horloge sonne, le balancier retentit cinq fois)
Dix-sept heure... non, oh non... pas maintenant... il faut que j'y aille, il faut que j'y aille... Aude va croire que je l'ai laissée tomber ! Oh non... non
(Il sort de scène en courant)



 Kriss

 
Eh bien... quel étrange personnage... pas reconnaissant pour un kamas...



 Tina
 ... à croire que mode et beauté n'intéressent plou personne en cés temps...




 


Noir. Le plateau tourne.







 Acte III


 

 Forêt d'Amakna, fin de journée.





 Scène 1




 Aude Demaire




Intérieur d'une petite annexe d'un temple. Aude, seule, regarde frénétiquement à travers la fenêtre. Elle est vêtue d'une robe de mariée.

 Aude


 
Aucune nouvelle. Toujours rien, rien, rien. Mais qu'est-ce qu'il peut bien faire ? Pas une lettre, pas un message, pas un signal de fumée... J'espère qu'il ne s'est pas fourré dans un cambouis monstre. J'aurai du rester avec lui ce matin, aller à Bonta avec lui... Au lieu de ça je me suis contentée de lui faire parvenir une lettre par tofu...
(Elle regarde dehors, puis s'assoit)
Il... il a pris peur, voilà tout. Il a pris peur ? Non. Ce n'est pas possible, ce doit être autre chose. Un événement grave, important, imprévisible. Oh non, il doit lui être arrivé malheur ! Ma mère avait raison... "Attention Aude... attention, ça n'est pas le steamer qui prend la mer c'est la mer qui prend le steamer, et tarte tatin". Oui, ma mère a toujours eu raison sur la cuisson et tartes tatin au sel marin et sur l'avenir de nos jeunes steamers qui rêvent de partir au loin... C'est ma faute. Jamais je n'aurai du lui demander de partir à l'aventure, au gré des rouleaux, pour notre lune de miel. Maintenant qu'il a pensé à la mer, la mer me l'a arraché !
(Elle sanglote)
Oh, de l'air... de l'air. Il faut que je sorte d'ici !




 
Elle sort de scène. Noir. Le plateau tourne




 Scène 2




 Camille Loncourt





Extérieur. Campagne d'Amakna. Camille toujours habillé de la robe de mariée. Il attend devant un temple décoré de ballons en forme de cœur et de guirlandes roses et blanches. Du sable est disposé de sorte à créer artificiellement une allée menant à l'intérieur du temple. Camille se cache derrière un arbre, il fume de la vapeur et tape du pied.


 Camille, stressé
Voilà... voilà... oh non. Respire, respire, respire. Elle va comprendre, accepter... Oh non, jamais !
(Il aspire de la vapeur depuis son sac rebleux)
Je pourrais disparaître... faire croire à un enlèvement. Mettre les voiles et ne plus jamais revenir... aller au-delà des mers... explorer l'inconnu. Oh oui, aller là où personne ne me connaît et ne pourrait me reconnaître. Un inconnu parmi tant d'autre.. Un... une... oh je ne sais même plus qui je dois être maintenant.
(Il prend une nouvelle bouffée)
Je pourrais devenir n'importe qui, n'importe quoi... Mais et Aude ? Je ne peux pas la laisser ainsi, je ne peux pas lui infliger un tel remous dans sa vie... Oh mais je ne me sens pas capable d'aller la retrouver dans cet état, pas maintenant... si seulement je lui avais envoyé un tofu, demandé de l'aide.... Stupide, stupide, je suis aussi idiot que tous les autres.
(Il aspire de plus en plus de vapeur)
Allez, affronte tes peurs ! Sois courageux... sois valeureux. Rien n'est trop tard... je peux toujours voir avec elle pour trouver une solution. Il le faut
(Il regarde en direction du temple)
S'il vous plaît... quelqu'un... quelque chose, aidez-moi... Oktapodas, où es-tu quand j'ai le plus besoin de toi ? Oh ! Pardonne moi de te parler ainsi... excuse ton adepte à la vue brouillée par les événements qui l'affectent... Aide moi si tu le désire et sois loué dieu aux milles ventouses !
(Il s'agenouille en direction de la mer la plus proche)
Guide-moi...



 


Un individu apparaît sur scène, au niveau du temple. Il s'agit d'Aude Demaire. Elle semble inquiète. Camille se cache derrière l'arbre afin qu'elle ne puisse le voir. Dans son déplacement il fait craquer une branche sur le sol, attirant ainsi l'attention d'Aude.







 Scène 3




 Camille Loncourt, Aude Demaire




Extérieur du temple. Aude s'approche doucement vers l'endroit où Camille est caché.



 Aude
 
Bonsoir... il y a quelqu'un ? Enfin, n'ayez pas peur ! Je ne vais pas vous avaler...


 Camille, tremblant

(A lui-même)
Je ne peux pas... non je ne vais pas y arriver.
(A Aude, en évitant son regard)
Oh... vous m'avez fait peur ! Pardonnez ma réaction, j'étais... euh... dans ces bois... hum... pour cueillir des champignons, et je pensais être seule alors imaginez ma surprise quand j'ai aperçue une autre silhouette. Bon... eh bien je vais... m'en aller... plus loin, cueillir d'autres champignons.
(Il s'éloigne, Aude le regarde partir)


 Aude, l'interpellant

 
Attendez !
(Camille s'arrête)
Attendez un peu... revenez je vous prie. Je ne vous aurais pas déjà vu quelque part ? Votre démarche m'est... familière. Oh, retournez-vous par pitié. Un peu de politesse...
(Camille se retourne)
Mais... mais attendez-voir... cette robe. Où avez-vous trouvée cette robe ? Oh excusez-moi, mais c'est qu'elle ressemble à deux gouttes d'eau à celle que je m'étais commandée pour mon mariage, qui est aujourd'hui... enfin je crois... je n'en sais plus trop rien maintenant. Ça y est, désolé, je divague. Pardonnez-moi, vous avez une très belle robe j'ai simplement cru que... cru ce que je voulais croire. Ma robe n'avait pas une ouverture aussi... marquée sur la bassin de toute façon. Veuillez m'excuser...
(Camille s'éloigne de nouveau)
Oh, non, arrêtez-vous encore un peu !
(Elle s'avance vers lui)
Cette démarche, cette façon de bouger vos bras... comme s'ils étaient tout le temps trempés jusqu'aux os. Mon futur mari est plongeur, vous savez... Il travail à la taverne du Ripate de Sufokia. Il y nettoie les assiettes et les quelques chopes qui résistent à leur contenu. C'est amusant... vous bougez les bras de la même façon que lui quand vous marchez.
(Camille croise le regard d'Aude)
Oh... oh... ça alors. Non, non. Non non non. Je... je dois rêver. Vous avez le même défaut d'iris que mon Camille. Exactement le même. Et cette cicatrice au coin de votre lèvre...


 Camille, en sanglot
 
S'il te plaît... s'il te plaît... aide moi. J'ai... j'ai besoin d'aide.


 Aude, surprise
 
Quoi... quoi ? Non. Non... non. Camille ? C'est toi ? Qu'est-ce que... c'est quoi cette tenue ? Non... ce n'est pas toi, non.


 Camille, entre deux sanglots





Je ne sais pas, je ne sais plus... s'il te plaît aide-moi. Je pensais pouvoir le faire seul mais je n'y comprends plus rien, je ne sais plus quoi faire...


 
 Aude


 Si quelqu'un n'y comprend plus rien à cet instant c'est bien moi. Qu'est-ce que tu fais ? Tu es déguisé ? Que se passe t-il ?



 Camille, ravalant une larme

 
 Je n'en sais pas plus que toi. Tout ce que je peux te dire c'est que je me suis réveillé comme ça. Dans un corps de femme. Dans un corps qui n'est pas le mien. On... on m'a changé de sexe. Je ne sais pas qui, je ne sais pas pourquoi... j'ai tout fait, tout cherché pour régler ce problème... Je suis à court d'idée, à bout de solution...

 Aude, perdue
 
Calme toi... je... je ne... je. Calme toi et raconte moi exactement tout ce qu'il s'est passé.


 Camille



 Je te l'ai dis. Je me suis réveillé comme ça... je crois. Je ne me sentais pas bien en me levant. J'ai mis ça sur le compte de la boisson, la veille a été mouvementée... J'ai lu ta lettre ensuite. Le temps me manquait alors je n'ai pas pu me changer et je suis parti directement à Bonta pour récupérer cett... ta robe. C'est là-bas où je me suis rendu compte de... ça. De ce corps étranger. J'étais perdu, désemparé. Je ne savais pas quoi faire, j'avais peur... peur de venir te voir comme ça, je ne pouvais pas m'y résoudre. Le mariage aurait été compromis... Alors à la place je suis allé voir un magicien... ou un ensorceleur... enfin un charlatant surtout. Il ne m'a pas aidé, que du vent. En sortant de sa tanière je suis tombé sur un message recommandant un institut d'esthétisme et de chirurgie. J'ai cru qu'ils avaient compris ma situation une fois arrivé là-bas... j'ai vapoté leurs paroles. A regret. Ils n'ont fait qu'accentuer avec une telle obscénité ce.. corps. Ce n'est qu'après que je suis venu ici... pour te voir. Mais à nouveau cela m'étais impossible, trop dur...


 Aude, après un temps
 
 Tu n'as rien oublié. Tout, tu as tout dis ? Exactement ? Chacun de tes faits et gestes ? Tu as bien tout mentionné ?


 Camille, perplexe
 
 Oui. Oui, tout...

 Aude, poussant un soupir
 Bon... je ne vois pas. Rien dans ta journée ne semble justifier ta métamorphose ou quoi que ce soit... Que s'est-il passé la nuit dernière ? Qu'est-ce que vous avez fait ?

 Camille
 Hier soir... oh c'est vague. Je ne me souviens plus vraiment... je... je crois bien que je suis sortis du travail, à la même heure que d'habitude. Non, plus tard que d'habitude. J'étais sur mes gardes, je savais que les gars avaient prévus quelque chose pour moi. J'avais entendu Pat en parler plus tôt dans la journée.


 Aude

 
Pat ?


 Camille

 
Je ne crois pas que tu le connaisse. C'est un de mes collègues ce Pat. Il était aussi présent hier soir... Rédouay pour son nom je crois. Un gars pas bien futé. C'est lui qui m'a retenu pour que je sorte plus tard, sans me donner aucune justification. J'ai tout de suite compris que ça allait être ma fête...


 Aude


 Et alors, que s'est-il passé ensuite ?


 Camille
 
Hum... je ne me souviens plus de grand chose à ce moment... Je suis rentré chez moi avec Pat... tout le monde m'attendais là-bas. Mais ensuite... hmmm... il y a eu des jets de bière dans tous les sens... eumh... on m'a forcé à imiter le pichon pas né dans les rues de Sufokia... je crois. On est rentré ensuite... de la bière, encore de la bière... oh on a beaucoup tiré sur la vapeur également ! Ça fumait de partout dans la pièce... ensuite, ensuite... oh oui ! Nos rebleux étaient à sex, on avait épuisé toute la vapeur emmagasinée... je crois que Pat nous a suggéré de trouver un objet à enflammer pour produire de la vapeur... maintenant que j'y pense c'est ridicule, oh il n'y avait qu'un iop pour confondre la fumée et la vapeur... et que des hommes bourrés pour plonger dans ses paroles...



 Aude
 Bon... oui... qu'est-ce que vous avez fait brûler ?


 Camille

 
Hum... on a trouvé des poils dans un coin de la pièce... j'avais du oublier de passer le balais. Ils étaient juste à côté de la table.


 Aude
 Des poils à côté de la table ? Non ! Camille ! Ce n'était pas des poils mais des moustaches de kolérat... C'était pour Nikodeus !

 Camille




Nikodeus ?


 Aude
 
Le méryde de la métamorphose voyons ! Oh, ce ne peut être que ça... je pense savoir ce qu'il s'est passé. Est-ce que Glarris-Henn était présent à ta soirée ?



 Camille, creusant dans sa mémoire
 
 
Glarris-Henn... ? Hum... hmm.... Oui ! Oui, il n'arrêtait pas de dire que de faire notre mariage le jour de son anniversaire était un signe de plus dans notre amitié.


 Aude
 
 Son anniversaire... tu comprends ? Il est né le jour du méryde ! Le 2 Novamaire... Tu sais pourtant l'adoration qu'il lui porte... toujours à se déguiser à le moindre occasion. C'est vital pour lui... et toi tout ce que tu trouves à faire c'est brûler l'offrande de son méryde !


 Camille


 Tu ne penses tout de même pas qu'il... qu'il m'aurait... empoisonné pour que je devienne une femme ?

 Aude

 T'empoisonner pour devenir une femme ? Tu es sûr d’avoir dessaoulé ? En revanche tu connais sa passion pour les transformations... et les fioles de métamorphose... A mon avis ça ne fait aucun doute qu'il a cherché à se venger de l'affront que tu as fait à Nikodeus. Maintenant que je commence à mieux comprendre je trouve même cela amusant ! Et te transformer en femme... c'est tout lui, oui. On ne peut pas dire que tu as été intelligent pour le coup.
(Elle soupire)
Tout de même... dénigrer des offrandes à ce point, ça ne te ressemble pas. Oh là là je ne préfère même pas penser à tout ce que tu as pu ingurgiter hier soir. Je savais que tu aimais flirter avec les profondeurs mais il faut bien avouer que tu as touché le fond cette fois-ci. J'espère que tu vas marcher en crabe pour le restant de la journée après ça !




 Camille
 
 Bon... et maintenant ? Que faisons nous ? Qu'est-ce que je dois faire ?



 Aude

 

Comment ça ? Tu es enfin ici, que crois-tu que nous allons faire ? Nous marier voyons !


 Camille, surpris
 

 Nous marier ? Nous ? Dans mon état ?


 Aude

 
 Enfin Camille ! Tu ne crois tout de même pas que je souhaite t'épouser pour ton apparence physique ? Si je veux m'unir avec toi c'est pour...


 Camille, tout bas
 Oh non... s'il vous plaît, pas une fin mièvre sur la beauté des sentiments !



 Aude

 ... ta personnalité, qui tu es. Ton allure de femme ne veut rien dire à mes yeux. Ce n'est pas parce que tu ressembles à une femme aujourd'hui que tu es une femme. Tu restes... toi, celui que je connais. Dans chacune de tes circulations sanguines c'est ton sang salé qui coule. Ton changement de sexe, surtout s'il provient d'une mixture, ne sera que temporaire et ne fais pas de toi un étranger que je n'ai jamais connu. Ce n'est qu'une illusion, un mirage qui cache le véritable être qui ne demande qu'à s'exprimer et exister ! Voilà quelle est la personne que j'aime. Ce petit être qui ne demande qu'à partager plein d'amour !
(Elle lui prend les mains)


 Camille, toujours tout bas
 Oh zut... j'aurais du me douter de la tournure que ça allait prendre... Par le Poulpe Suprême que je l'aime !


 Aude, euphorique
 
 Allez, viens maintenant ! Il n'est pas trop tard, la cérémonie peut encore avoir lieu ! Ensuite nous irons au bibliotemple afin que tu t'excuses de tout ton être auprès de Nikodeus. Avec un peu de chance et des moustaches de kolérats en bon état il te retirera cette apparence.




 
Aude entraîne Camille en direction du temple en chantonnant. Ils sortent de scène. Noir.

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En espérant que la mise en forme ait correctement été prise en compte cette fois-ci ! Bonne lecture à tous.

Soute-a-bagage, Ush
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Score : 108
- La menace roublard pèse sur la cité d'Astrub. Le conseil vous a chargé d'organiser et de renforcer les défenses de la ville. De l'approvisionnement jusqu'à l'entretien : tout est désormais dans vos mains. 
- Une nuit à Astrub, vous savourez votre bière dans la taverne. Soudainement, de nombreuses explosions se font entendre. Vous sortez, pour voir des gens courir dans tous les sens : la cité est sous attaque, les statues des Dieux ont été détruites !

 
Mesures et contre-mesures
- … et c'est pourquoi nous avons décidé de vous confier l'approvisionnement et la défense de la cité face à la menace roublarde, acheva Fallanster.
Siégeant sur l'estrade au milieu des membres du Conseil d'Astrub, Fallanster venait de finir d'expliquer à Yoachiro pourquoi elle avait été conviée à cette réunion à huis clos. Des sources, officiellement inconnues de la disciple de Féca, avaient informé les dirigeants de la Cité des Mercenaires que les roublards, dirigés par Raval, souhaitaient mettre à sang la ville, seuls les dieux savaient pourquoi, et leurs préparatifs avaiençaient à grands pas.
- La discrétion est de mise dans cette affaire, nous ne voulons pas affoler la population, crut bon de souligner Badufron.
- Vous aurez carte blanche durant tout l'accomplissement de votre mission. Notre sort repose entre vos mains désormais, dit Fallanster, mettant ainsi un point final à l'assemblée.
L'aventurière aux cheveux roses se leva et se dirigea vers la sortie du sous-sol en réfléchissant à ses nouvelles responsabilités. Puis elle prit la direction de la sortie ouest de la ville pour commencer à se faire une idée des mesures de sécurité déjà en place pour pouvoir consolider voire les changer totalement dès le lendemain matin.
Le lendemain, une heure avant l'aube, Yoachiro se dirigeait déjà vers la caserne des mercenaires chargés de la surveillance d'Astrub pour y distribuer toute une flopée d'ordres.
A cette effet, elle avait choisi son uniforme moulant en cuir rouge sang, celui qu'elle enfilait pour donner des sueurs froides à ses congénères. Elle avait longuement hésité à porter sa robe toute blanche qui l'aurait fait passer pour le spectre de la Mad Blanche qui terrorisait tant de paysans une fois la nuit tombée mais la fécatte savait qu'elle aurait sous son commandement des hommes et femmes qui ne se laisseraient pas impressionner par si peu. Elle avait donc opter pour l'uniforme. Même s'il enveloppait tout son corps, il n'en dissimulait aucune forme et souvent, les hommes lui jetaient des regards lubriques avant d'apprendre, dans d'affreuses souffrances, que le cuir était rouge sang pour dissimuler le sang des victimes de l'aventurière.
Et c'est effectivement ce que se passa lorsqu'elle arriva sur place : les nouveaux, recrutés spécialement pour les semaines à venir, laissèrent balader sans vergogne leurs yeux sur ce corps sensuel qui pouvait paraître fragile aux premiers abords. Puis arrivait soudainement le moment où ils regardaient l'objet de leurs désirs bestiaux dans les yeux et celle-ci leur jetait un regard glacial avant de leur abattre une matraque en ardonite sur la tempe, leur arrachant un cri effroyable tout en les mettant à terre. Une fois que le message fut passé et que les hommes et femmes regardaient le sol nerveusement, l'un ou l'autre ayant fait dans son froc, Yoachiro fit son annonce :
- Au réfectoire dans cinq minutes, bande de larves écervelées ! Nous avons une cité à protéger !
Et c'est ainsi que quatre minutes plus tard, n'ayant pas osé arriver une seconde en retard, les mercenaires se voyaient reçevoir leurs premiers ordres.

La préparation des défenses et l'approvisionnement de la cité en divers matières premières s'étalèrent sur plusieurs semaines, Yoachiro supervisant les opérations aussi bien administrativement, à l'aide de deux secrétaires, que sur le terrain où elle pouvait vérifier que tout un chacun faisait son travail assidûment, notamment les mercenaires chargés de surveiller les alentours d'Astrub qui avaient tendance à faire des paris sur des combats de tofus ou encore à courir après des roses démoniaques.
C'est un de ces jours que Clyde Peus vint lui confier ses doutes : les disciples de Féca étaient décidément bien trop intelligents.
- Yoachiro ! l'appela-t-il en lui courant après. Je sais bien que quelque chose se prépare même si j'ignore quoi.
- De quoi veux-tu parler ? Et comment serais-je au courant ?
- Ne joue pas à la plus fine avec moi, ces crétins de garde sont enfin attentifs à tout ce qui se passe, même aux moskitos sous leur nez ! Et ils te craignent plus que la Faucheuse en personne… Mais ce n'est pas ce qui me turlupine, il y a plus urgent : des hommes et femmes qui se font passer pour des soldats ont entreposé des caisses de bombes habilement dissimulées un peu partout dans notre chère cité.
-Vraiment ? demanda Yoachiro en sondant le regard de son interlocuteur. Bien, je vais mener une enquête et éclaircir tout ça. Merci de m'avoir prévenue.
Ayant reçu cette nouvelle alarmante, Yaochiro retourna à son bureau et fit appeler deux de ses hommes avec qui elle s'entretint cinq minutes, portes et fenêtres closes. Le lendemain, la dirigeante des opérations reçut un rapport inquiétant annonçant la disparition subite du féca qui passait ses journées au sud de la banque astrubienne.
Quelques jours plus tard, ce fut une de ses deux secrétaires qui vint à Yoachiro avec une autre nouvelle alarmante.
- Madame, j'ai trouvé de multiples incohérences entre l'inventaire et les factures que nous avons à payer pour l'approvisionnement. Les factures font états de charrettes pleines d'armes, de nourriture et autres ressources dont nous n'avons jamais vu la couleur.
- Qu'est-ce que ceci ? En es-tu sûre Tesmar ? Je vais envoyer deux hommes régler ce problème avec nos fournisseurs ! Il est hors de question de se faire voler le moindre sous par ces voleurs !
Le lendemain matin, Tesmar ne se présenta pas au bureau, ni aucun autre jour, et Yoachiro dût réquisitionner un des mercenaires pour la remplacer. Fort heureusement, la fin des opérations se déroula sans encombre.

Un mois et demi après le conseil où la fécatte avait eu son ordre de mission, celle-ci s'acheva : tout un tas de mercenaires veillait activement sur la cité, aussi bien aux alentours qu'à l'intérieur ou sur les remparts ; la structure de divers bâtiments et murailles avait été renforcée et de nouvelles défenses avaient été mises en places, telle que des catapultes ou des sorts anti-bombes aériennes. Enfin, des vivres et des matières premières telles que du bois, du charbon ou des tissus en tous genres avaient été entreposés dans un entrepôt secret sous le sol de la ville.
Pour clôturer cette période, l'aventurière fut à nouveau convoquée devant le Conseil qui lui remit une coquette somme d'argent – tout mercenaire mérite salaire pour son travail – et il lui fut juste demander de garder toutes les informations qu'elle détenait secrètes. N'ayant aucune affaire la retenant sur place, elle se dépêcha de prendre ses affaires et profita du début de soirée pour aller siroter quelques excellentes bières locales à la Taverne.

Après plusieurs heures passées à profiter de la quiétude des habitants, des éclats de voix meurtriers des serveuses face aux mains baladeuses des habitués, la fécatte se demanda quand est-ce qu'elle pourrait partir. A peine eut-elle cette pensée qu'une explosion retentit non loin de là, faisant trembler l'établissement sur ses fondations ! Quelques secondes plus tard, toute une série d'explosions en divers endroits prirent le relais. Les clients de la taverne se précipitèrent à l'extérieur alors que le tavernier protestait à vive voix contre ces profiteurs qui partaient sans payer. Yoachiro se leva, alla payer ses bières et sortit d'un pas tranquille, un mince sourire étirant ses lèvres. Dehors, la foule était totalement désordonnée, tout le monde courait dans tous les sens et qui Clyde Peus, qui semblait soudain réapparu, criait à tue-tête que c'était les roublards qui attaquait la Cité. Yoachiro vit au sud que la statue d'Ecaflip était couchée par terre et elle déduisit de la dix-neuvième explosion qui se faisait entendre que le travail était bien terminé.
Elle n'avait plus qu'à rejoindre la mer à l'est d'Astrub où une barque, puis un bateau affrété par ses alliés la mèneraient bien loin d'ici.
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Score : 688

Spoiler (cliquez ici pour afficher le spoil)

[ HRP : Je trouve toujours que la musique fait résonner la lecture d'un texte différemment, c'est pourquoi je propose une "bande son" pour la lecture de celui-ci. Libre à qui le veut de l'utiliser ou non ! Cliquez ici. ]


Note de l'auteur : Ceci est une oeuvre fictive inspirée de faits réels. Toute ressemblance avec des faits existants serait tout à fait fortuite.


 

"Votre travail est d'imprimer de curieux tickets dorés pour le compte des Favoris. Ils vous payent bien, tant que vous ne vous vous intéressez pas à leurs affaires privées. Un jour, la curiosité vous prend."


 
 
Un corbac au pelage plus sombre que la nuit se pose sur une corniche du toit de l'hôtel des métiers d'Astrub. D'ici, l'animal domine toute la cité brune. Dans l'une des ruelles,  mal éclairées et désertes à cette heure tardive, son oeil se pose sur un badaud qui dégringole sur une plaque de verglas.


L'homme se relève à la hâte et frotte son menton meurtri. Court sur pattes, il avance à grandes enjambées, à la limite de la course ; il est pressé, et stressé. Son regard cherche de tous les côtés celui de son détracteur invisible, en vain. Il contourne un ratelier d'armes malfamées et, arrivé à destination, tambourine à la porte des quartiers de la milice. Une voix rugueuse l'invective à travers le bois épais du battant.
« Qui va là ? La milice est fermée jusqu'à onze heures !
— Laissez-moi entrer, de grâce ! Une Plainte ... Urgente à déposer ... Ma vie est ... en danger ! » s'exclame le vieillard, le souffle court. Sa voix tremblotante trahit son désespoir.

Un moment d'hésitation, et un bruit de loquet se fait entendre. La porte s'ouvre, et le petit homme se faufile aussitôt à l'intérieur. Le garde, sûrement pressé d'être relevé, le guide dans le corridor et ouvre une autre porte en marmonnant que l'inspectrice arrive dès que possible. L'individu s'engouffre dans la pièce, vétuste, mais chaleureuse ; deux chandeliers s'efforcent à diffuser une lumière tamisée dans la salle d'interrogatoire. L'homme pousse un soupir de soulagement et s'installe sur l'unique tabouret face au bureau. Enfouissant sa tête dans le creux de ses mains ridées, il masse ses tempes en dérangeant ses sourcils démesurément longs, et essuie la sueur de son front d'un revers de manche de sa tunique pourpre. Les événements dont il a été témoin l'ont marqué au plus profond de son âme, mais leur confession en bonne et dûe forme sera une tâche au moins aussi ardue.

La porte ne tarde pas à s'ouvrir à nouveau, et entre une grande femme, plutôt sèche, au visage fermé. Sa robe est rigoureuse, propre, sa démarche, assurée. Un long chapeau cônique souligne son regard sévère et habille sa chevelure nouée en chignon sur sa nuque. Elle toise rapidement le vieillard, s'assied dans le large fauteuil en face de lui en posant sur le bureau plume, encrier et parchemin, et prend la parole.
« Je suis Emma Stajel, inspectrice en fonction pour le compte de la milice d'Astrub, matricule 0767416249. Je prendrai vôtre déposition sur le champ, mais j'ose espérer que vous avez de bonnes raisons pour m'importuner au beau milieu de la nuit. »
L'homme tressaille au son de sa voix cassante. Elle n'a pas l'air commode. Il inspire longuement, organisant en vitesse son discours. Elle saisit sa plume, la trempe, et commence à prendre note.
« Je m'appelle Talari. Je suis imprimeur à plein temps, j'ai même déjà travaillé sur quelques documents pour cette milice, quelques ordres de perquisition, ou d'éxécution ... Je ne suis qu'un humble petit papi, vous savez, pas du genre à me plaindre de ce que j'ai pu voir ou entendre, et pourtant les Dieux savent que j'en ai vécu, après toutes ces années. Mais ce dont j'ai été témoin aujourd'hui, il m'est impossible de le taire. La curiosité m'a piquée l'espace d'un instant et désormais, mes heures sont comptées. »
L'inspectrice continue de gratter le papier, impassible, mais, lorsque le vieil homme sort de sa manche l'objet de toutes les convoitises, un de ses sourcils se hausse. Un ticket doré, brillant de mille feux dans la pénombre ambiante, surmonté du symbole d'un Kama. L'objet semble presque surnaturel. L'homme capte rapidement le regarde de son interlocutrice, et s'en détourne avant de reprendre son monologue.
« Vous savez ce que c'est, n'est-ce pas ? Le ticket doré. Le trésor des favoris de Shariva. Celui dont tout le monde parle en ville. Une légende voudrait même faire croire que cet objet pourrait laisser accéder à des lieux fabuleux ... Mais il n'en est rien. Ou plutôt, ce lieu n'a rien de fabuleux. Laissez-moi vous expliquer ... »


Talari était en avance. Il était toujours en avance. C'est à dire qu'il ne voulait surtout pas être en retard. Assis sur un tabouret de la salle de jeux du manoir de Lhambadda, le point de rendez-vous habituel, il tapotait nerveusement la sacoche en bandoulière qui pendait à son épaule. Des tickets dorés, par dizaines ; voilà ce qu'elle contenait. Le marché était simple comme bonsoir : Pas de questions, pas de zèle, et Talari serait heureux pour le restant de ses jours. Seulement, plus le restant de ses jours diminuait, et plus il s'en posait, des questions. Qu'étaient donc ces tickets ? A quoi servaient-ils ? Comment les faire fonctionner ? Quid de ce lieu de rêve dont la rumeur parlait ? Tant de questions qui l'obsédaient le soir, en rentrant chez lui, au point de le faire se triturer la moustache jusqu'à pas d'heure.

La porte s'ouvrit, et une toge violette entra dans la pièce. Une toge vivante : Voilà la meilleure description que l'on pouvait faire d'un favori de Shariva en service. A chacune de leurs apparitions, malgré tout ce temps de loyaux services, l'appréhension du vieillard restait la même ; sa main se resserrait instinctivement sur la bretelle de son sac. Tant de mystère dans la pénombre de cette capuche ... Talari n'eût nul besoin de consulter sa montre pour savoir que le favori était à l'heure. Mage-Jaurdom, c'était son nom, et il était toujours à l'heure. Un magicien n'arrive ni en retard, ni même en avance, juste précisément à l'horaire convenu. L'échange fût de courte durée : Le sac changea de main, une belle bourse trébuchante de monnaie d'appoint aussi. Quelques formules de politesse, et la toge s'éclipsa.

Mais au moment de quitter la pièce, le Tumulte fit des siennes. Glissant sur un objet non-identifié, le favori se rétama de tout son long ; une preuve, s'il en fallait encore, que cela arrive même aux meilleurs. Un rire moqueur résonna brièvement dans l'air, mais ce n'était pas celui du vieil homme, encore moins celui de Mage-Jaurdom, qui s'exclama d'une voix furieuse :
« MU, JE T'AI DÉJA DIT DE NE PAS LAISSER TRAÎNER TES ARAKNES A ROULETTES ! »
Comme si ce Mu pouvait réellement l'entendre. Abasourdi, Talari observa le favori disparaître pour de bon en boitant. C'est alors que son regard se posa sur le sol et, si ses yeux étaient déjà ronds comme des billes, ils en devinrent carrés comme des gumizes en voyant ce que le favori avait inconsciemment laissé tomber.

Un ticket doré jonchait le parquet. Avant même de s'en rendre compte, l'homme l'avait déjà dans ses mains pour l'étudier : Il ne savait l'expliquer mais ce ticket était différent de tous ceux qu'il avait déjà pu avoir entre ses mains. Chaque fois qu'il imprimait un de ces papiers, il pouvait ressentir un sentiment d'incomplétion, sentiment qu'il n'avait pas avec cette trouvaille. Mais pourquoi diable, alors que ce ticket était pourtant similaire en tout point aux autres ? C'est à ce moment précis que sa curiosité prit le dessus sur sa raison. Il devait trouver les réponses aux questions qui le hantait, un besoin vital. Le Tumulte lui avait donné cette opportunité, et c'était le moment où jamais de la saisir.

Ses pas le guidèrent devant l'autel du manoir. Shariva le narguait de son sourire immuable ... Ou peut-être le jugeait-elle déjà. Il effleura du bout des doigts ce livre rouge posé à côté d'Elle ... Et aussitôt, fût transporté dans ce lieu ou ni réalité, ni logique n'ont leur mot à dire : Le Maëlstrom. Ce n'était pas la première fois que la curiosité le poussait à s'y rendre, ne serait-ce que pour contempler cette plage où la houle déchaînée se fracasse contre la roche volcanique, où le désordre apparent semble pourtant si organisé que le moindre grain de sable a sa place. Mais aujourd'hui, tout semblait limpide dans sa tête. Une force mystique, déraisonnable, l'entraîna jusqu'au pilier central de la plage, là brûlait un feu d'une couleur surnaturelle. Et aux pieds du vieil homme, ce livre. Il était une porte, et le ticket sa clé ; Talari le sentait, le ressentait. Posant une main dessus, L'espace et le temps l'aspirèrent dans une course folle pour le faire atterrir au coeur du Volcan Effrité. Mais Talari ne prit pas le temps de détailler les lieux, à première vue plus mystérieux que fabuleux, ni de profiter du bar où les aliments exotiques s'alignaient à profusion.

Des éclats de voix provenaient du haut d'un escalier proche. Il se tramait quelque sombre affaire à l'étage. Talari n'hésita pas même une seconde ; la curiosité l'aveuglait, et il était trop tard pour faire demi tour de toutes façons. Il grimpa deux à deux les marches de cet interminable escalier, et plus il avançait, plus il avait l'impression qu'à chaque marche surmontée, une nouvelle se formait devant lui ... Pourtant il finit par atteindre l'étage, et foula le sable d'une nouvelle portion de plage. Jetant un coup d'oeil derrière lui, il se rendit compte, aussi étrange que cela puisse paraître, que l'escalier avait disparu, remplacé par un portail dont les fondations semblaient tenir dans un équilibre bancal. Des cris remplirent ses oreilles et, à l'affût, notre homme se faufila entre les restes d'une soirée visiblement arrosée jonchant la plage pour se cacher à l'ombre d'un chariot. C'est là qu'il la vit : La machine à Tumulte à l'oeuvre.

Plusieurs toges colorées étaient rassemblées autour d'un groupe de badauds pris au piège, s'égosillant à implorer pitié, en vain. Les favoris y allaient tous de leur manière dans un spectacle dérangeant : L'un d'eux fit sortir une nuée d'araknes de sa manche, qui envahirent une partie des victimes pour les dévorer. Une autre chatouillait les pieds nus des plus sensibles à les en faire mourir de rire. Un visage figé dans une expression de peur s'envola lorsque l'une des assaillantes, pas très subtile, décapita tout bonnement son propriétaire trop bruyant à son goût. Un des encapuchonnés, au vêtement plus rouge que le sang qui jonchait le sol, levait les bras en l'air dans un geste cérémoniel ; Talari reconnut alors dans le creux de ses mains les tickets dorés qu'il avait fabriqués. Tout s'alignait et s'éclairait dans sa tête. Voilà donc ce qu'il manquait à ces tickets dorés pour obtenir la bénédiction de Shariva : Un méfait. Le Tumulte.


La plume crisse sur le bout de parchemin que l'inspectrice a déjà bien couvert de notes sur l'histoire de Talari, qui déblatère encore à grands renforts de détails inconsistants, encore trop paniqué par ce qu'il a eu sous les yeux ce soir. 
« ... Et là, pour clore le rituel, le type a soulevé sa toge et a frotté les tickets dans son pagne pour les imprégner de sa ... Magie ... Mais après ça, l'un d'eux m'a repéré ! J'ai pris mes jambes à mon cou et j'ai fui ce carnage aussi vite que j'ai pu. Vous vous rendez compte ? Ces types sont des malades ! Il faut absolument les arrêter ! Ils me tueront pour ce que j'ai vu ... Vous ... Vous me croyez, n'est-ce pas ? Vous allez les arrêter ? »
Le vieillard tait un moment son affolement, essoufflé par son monologue. Il questionne son interlocutrice du regard. Emma Stajel pose sa plume. Son visage dur se fend d'un sourire narquois. Les flammes des deux chandeliers qui éclairent la pièce vacillent, et s'éteignent à l'unisson.


Quelque part au loin dans la cité brune, un cri d'épouvante retentit. Depuis son perchoir improvisé, le corbac prend son envol, sa silhouette une tâche rétrécissant dans la lueur cristalline de la lune.
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Score : 215
Cette histoire représente ma seconde participation à ce type d’événement, elle reprend l'aventure du même personnage, Card, et présente une partie de son passé. Alors? Cher(s) lecteur(s) pourquoi ne pas également jeter un œil à ma première histoire, disponible  dans l’événement "vous avez été convié...." . Et par la même occasion n'hésitez pas à lire le reste! c'est très plaisant biggrin       Bonne lecture!


Amorce : Ca y est, c'est fait. Terminée, cette vie de labeur. Gagner des kamas ne sera plus plus jamais votre raison de vous lever le matin ! Vous avez tout donné, votre fortune jusqu'au dernier kamas, vos équipements, votre sac et même votre carte, à divers passants de Sufokia ! Vie sauvage, vous voilà !


Souvent, l'on associe faussement aux bandits l'image de troubadours mesquins, sans histoires, et sans autre but que celui d'amincir la bourse des passants.
Et pourtant...
Ce n'est autre que mon histoire qui sera ici partiellement contée.

Connu sous le nom de Card, par et pour mes agissement à travers le monde des douze , j'écris ici l'histoire de la plus grande découverte de ma vie, qui a fait de moi ce que je suis aujourd'hui.

Voler à toujours été un moyen de survie très efficace , la maîtrise de l'attention n'est autre qu'un art que l'on obtient et que l'on améliore par la pratique. Agir seul m’a permit d’accélérer cet apprentissage que la vie m'a forcée à commencer très tôt. Par ailleurs, cette histoire n'aurait jamais vu le jour si cela n'avait pas fonctionné.Ce qui n'était que des simples tours de passe passe a deux kamas ou des petites tromperies connues par la majorité des douziens, devinrent rapidement des défis et des paris de plus en plus risqués.

Je n'irait pas jusqu’à dire que tout me réussissait, car j'ai suffisamment côtoyé les prisons des villes pour en connaitre les moindres recoins, mais mes talents me permirent rapidement de m'attaquer a des personnalités importantes sans pour autant me faire prendre.
Bien qu'il soit fournis en anecdotes, je ne m'attarderais pas sur ce point, il représente une autre histoire qui sera probablement contée en un lieu différent.

 Car, voyez vous , chers lecteurs il manquait quelque chose à tout ceci , et les défis que je me fixais devenais progressivement plus fade, perdant de leur superbe.
Je me devais de chercher au plus profond de moi même. Loin du tumulte des villes bruyantes ou les pensées et les rêves se perdent dans les ruelles. Partir, m'en aller, rechercher à travers le monde des douzes la parcelle d'âme qui me manquait.

Mon périple démarra à Sufokia , j'avais tout dépensé , tout donné, ne gardant sur moi qu'une pièce frappée d'un sceau sadida (peut être un jour son histoire sera ici conté) et quelques dés (qu'importe la situation il y a des choses qui ne se donnent pas pour un ecaflip).
Je partais affronter mon destin, me lançant un nouveau défi: trouver ce qui manquait à ma vie...

Pendant les deux années qui suivirent j'ai vécu de nombreuses aventures, diverses et variés, mais je ne survolerais ici que les grandes lignes.
Durant les six premiers mois, j'eus l'occasion de parcourir le monde des douzes et d'y rencontrer de nombreux personnages illustres. Ils me partagèrent leur savoir, et je pu enrichir ,à leurs côté, mes connaissances sur le Kromoz, l'histoire, les dieux, et bien d'autre domaines.

Cela ne comblait pas mon vide, il me fallait autre chose...Parti dans les alentours de l’île de moon , pour goutter à la quiétude et rencontrer le gardien local, un concours de circonstance me mena a diriger un petit groupe d'apprentis pirates dont le rêve était de partir en mer. 
5 mois plus tard, nous avions construit un navire et rassemblé suffisamment de vivres pour survivre durant une très longue période. Mais à nouveau....

Cela ne comblait pas mon vide. Et , les laissant partir sur les flots , je continuais mon périple en solitaire.

J'en vins a faire une escapade au village d'amakna ,quelques mois plus tard. J'y rencontra un curieux personnage prônant les joies de l'amour tout en me proposant une série de requêtes relativement loufoques. Malgré toutes ses tentatives, il ne parvint pas à me convaincre et ce car....

Cela ne comblait pas mon vide.

Ce périple me lassait , partir ne m'avait rien apporté d'autre que des aventures sans suite, je n'arrivait toujours pas a comprendre ce qu'il me manquait et surtout, qu'elle en était la raison...
Il était temps de revenir à mon ancienne vie, chercher ne me semblait être qu'un fardeau supplémentaire et j'en avais de toute manière perdu l'envie...

Sur le chemin de Brakmar, lors d'un arrêt au zaap sidimotien, j'entendis de légers miaulements plaintifs. Utilisant ma perception, localiser leur provenance était un jeu de iop et je découvrit avec surprise un petit être pourpre, blessé, et partiellement caché aux abord du chapiteau des magiks riktus. 
Il d'agissait d'un chacha, étrangement différent de la race commune. 
Quand bien même cette formule peut sembler niaise je l'utiliserais tout de même: en un regard lui et moi avions compris, pour l'un comme pour l'autre, que cette rencontre aller changer notre vie.

Ce chacha "Brakmarien" pour ainsi dire, présentais un intelligence bien plus développée que ses semblables , et c'était probablement la raison de son isolement. Il devint un compagnon fidèle à qui je partagea mon art, et, encore aujourd'hui, il est a mes côté. Croyez moi ou non , vous seriez étonnés de ses compétences. 

Certains d'entre vous on peut être déjà croisé notre chemin , et il n'est pas exclu que nous vous ayons peut être également dépouillé d'une partie de votre besace. Car, voyez vous, exercer son art est certes une chance, mais partager sa passion en est une bien plus grande. Et quand deux esprits complémentaires s'allient dans un domaine dans lequel ils excellent, le résultat ne peut être que satisfaisant.

Pour clore ce récit , je me dois d'expliquer , pourquoi ce trésor tant recherché n'étais en fait que l'amitié.
En y réfléchissant aujourd'hui, la solution semble évidente:
Les livres peuvent êtres dérobés et la connaissance ainsi subtilisée,
le pouvoir peut être pris, acquis, sans pour autant présenter les qualités d'un grand dirigeant,
l'amour, quand à lui, peut être feint, et rien n'est plus douloureux que le vol d'un cœur brisé.
Mais, s'il y a bien une chose en ce monde qui ne peut être volé , il s'agit bien entendu d'un événement regroupant deux personnes présentant une ou des passions communes.
Une osmose qui ne porte qu'un seul nom pourtant si commun, l'amitié.

Un humble troubadour, Card-Destiny, et son fidèle compagnon 

En bas de la page, on peut voir une légère signature, et une trace de patte semblant appartenir à un chacha.

Spoiler (cliquez ici pour afficher le spoil)

Pour ceux qui regardent les balises spoilers ou/et qui ont la flemme de lire toute l'histoire ci-dessus la même histoire est ici proposée sous la forme d'un poème , Bonne lecture ! 


Parmi les voleurs, il est un ecaflip malin
Grandissant dans la rue
Il apprend le larcin 

Voyant en cet art la promesse d'un avenir
Il travaille, s’exerce 
Sans jamais faillir 

Mais une ombre apparaît , 
Au fond de son esprit 
Il perd le gout du risque
Sent un manque à sa vie

Nait alors une idée
Une promesse inespérée 
Un voyage, sans bagage
Partir seul, tourner la page 

De Sufokia à Otomaï
De Saharach à Sakaï
Découvrant le monde sous un nouveau jour
Il vit son aventure, ne pense pas au retour

Il rencontre des savants
Avec eux apprend l'histoire
Mais comprend que ce qu'il attend
Ne se trouve dans aucun grimoire

Sur Moon il devient capitaine
Et poursuit un fol espoir
Mais en son cœur reste la peine
Quand viens l'heure des au revoir

A Amakna il pense à l'amour
Mais rapidement il comprend
Qu'il est un troubadour
Et n'a rien d'un amant

Rentrant chez lui
Il perd espoir
Avec mélancolie
Il broie du noir

Au crepuscule de son voyage
Arrive un heureux présage
Une âme triste et désespérée 
Seule, perdue , au milieu des rochers

Prenant l'animal sous son aile 
Il signe avec lui un pacte éternel
Une promesse, un drôle de pari 
Et enfin, il revit




  

 
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Score : 16376
Vous êtes responsable de la distribution des kamas aux monstres du Monde des Douze. Vous devez négocier une baisse des ressources allouées aux fantômes de l'Île de Grobe.
~
*Grrrumpfff, elle n'était pas livrée avec un mode d'emploi cette boussole ? Sinon je parie que l'on n'a toujours pas les montures autopilotées réclamées par le syndicat parce que le patron s'est offert des vacances sur l'Île de Moon avec les dédommagements perçus pour nos blessures corporelles subies lors de la soirée privée chez Klime en allant constater en quoi les moyens qu'on lui concède sont destinés "à concevoir un donjon spécial réservé à un public averti". Ah ! Enfin quelqu'un, il sera sans doute en mesure de m'indiquer comment sortir de ce cul-de-sac.*
- Bonjour l'ami, j'aurais besoin que tu me donnes la direction à prendre pour me rendre sur l'île de Grobe s'il te plaît !
- Toâ pas fute-fute, toâ pas voir que Arty Heur porter casque spécial contre bruits qui rendent zin-zin ?
*Ce petit être verdâtre a l'air de tenter de communiquer… vite, mon dictionnaire de poche.*
- Bibi Bibiblop, bi biblop ? *Hum, j'ai dû me tromper de section…* - Copain vouloir plume piou pour voler mieux dans gros canon ?
- Ça gentil ! Avant que Gobustier partir boum-boum dans gros canon, nouveau copain rester partager apéro crottes de nez ?
- Moâ pas digne si grand honneur, toâ juste montrer moâ direction île qui fait peur.
- Facile, tout droit à l'ouest… au nord de la gauche… sous le milieu du sud… toâ prendre pont là-bas et suivre bruits qui rendent zin-zin quoi.
*Le gobelin semblait avoir raison, le territoire semble plus hostile, la brume est plus épaisse et des rires sournois raisonnent. Il ne faudrait pas que je glisse et termine au milieu de ces objets flottants avant d'avoir rencontré mon interlocuteur. Fichue carte, la position du donjon n'est pas indiquée, il va en plus falloir que je joue les Kéké l'aventurier, dès mon retour ils n'auront pas fini de m'entendre au syndic'…*
*Après 2 heures à tourner en rond…*
- Pssssst, c'est avec moi que tu as rendez-vous, dépêche-toi, je n'aurai pas plus de quelques instants avant qu'ils ne reviennent !
- On n'avait évoqué "un regard perçant et une artillerie imposante", je m'attendais à …
- À rencontrer Larah Braïdeur ? Désolé de briser ton rêve mais aujourd'hui tu ne verras que Fanburn le traqué, ces horribles aventuriers accompagnés de leurs Eliômes me pourchassent sans répit en poussant des cris aigus, être tombé si bas me donnerait des sueurs froides si je n'étais pas déjà un fantôme. 
- Erf, c'est à dire que je comptais en effet demander à Larah de prendre la pause à mes côtés, vous comprenez qu'en mettant le cliché sur mon bureau cela serait du plus bel effet pour ma popularité.
- M'écoutes-tu ? Si tu sortais plus souvent tu saurais qu'à l'heure actuelle son âme erre quelque part au  fin fond de l'île de Frigost, voilà comment les dieux se vengent des mortels qui comptent plus de disciples qu'eux-mêmes. Cesse de faire ces yeux de pichon frit tu me fais penser à Crasper, bref venons-en au fait, la révision des ressources qui nous sont allouées… ?
- Je vois que vous êtes compréhensif, et oui avec toutes ces nouvelles zones qui émergent et les crédits qui restent gelés, il faut bien que chacun mette la main à la papatte pour que tout le monde puisse manger. Donc ici vous inscrivez "lu et approuvé" et je ne vous dérange pas plus longtemps. Ah  si j'allais oublier, pensez tout de même à flécher l'entrée de votre donjon, ça ne fait pas très sérieux une zone si ancienne sans même un pnj pour renseigner les visiteurs…
- Gnnnn, que, quoi, comment ? Par mes échasses, ça ne se passera pas comme ça ! Il n'y a jamais eu de donjon Grobe, depuis des années que l'on réclame une refonte de notre habitat pour enfin retrouver nos traits de noblesse passés tu oses venir me narguer ?!? Sans cette maudite réforme du système d'agression mes coups de boules auraient déjà fait de toi des rillettes !
- Euh, il doit y avoir un malentendu, mes chiffres de l'année écoulée indiquent pourtant une nette augmentation de la fréquentation des aventuriers dans votre zone depuis second trimestre…
- Parlons-en tiens, nos fantômes Pandore ne peuvent plus montrer le bout de leurs tambours sans que ces fous ne découpent leurs étoffes pour en tirer des profits indécents ! Les Pandits qui rapiècent nos linges ne veulent plus nous faire crédit ! Même nos Tanuki Chan se sentent mal, on ne parvient même pas à leur faire confectionner des bandeaux distincts selon leurs éléments.
- En effet tout cela est regrettable, mais j'ai cependant constaté que vous avez pu faire émerger un temple au large de l'île et qu'il y a même un employé pour en contrôler l'accès.
- Tu, tu, tu… m'énerrrrves ! Ce lieu n'est pas de notre fait et n'a d'autre fin que de satisfaire la soif d'avancée dans les alignements des miliciens, cela n'a rien à voir avec notre misérable condition !  Cania, Sidimote, bientôt Astrub, à ce rythme même la foire du Trool et le sanctuaire des familiers seront revalorisés avant nous !
- Le sanctuaire des familiers, hihihi elle est bonne celle-là, même chez nous on a oublié sur quel continent il se trouve haha !
- Ça te fait rire ? Vous nous avez déjà retiré les armes éthérées et le statut de zone à exploration mortelle, encore un mauvais coup dans le genre et ce sera la grève !
- Grè… pardon ? Votre convention collective ne prévoit pas ce cas de figure, quand bien même votre situation ne serait pas idéale, vous pouvez toujours lancer un appel d'offre aux récolteurs pour exploiter les ressources naturelles accrues de votre île et vous faire reverser un pourcentage sur les ventes.
- Parce que tu penses qu'ils attendent notre bénédiction ? Je te ferais remarquer que nos poissons plantes et bois sont déjà pillés à notre nez et à notre barbe quotidiennement !
- Ne nous énervons pas, sachez que les hautes instances ne sont pas insensibles à vos revendications et qu'il est déjà prévu de créer un nouvel impôt imputable aux aventuriers spécifiquement destiné à compenser les légers désagréments que vous avez connus jusqu'ici.
- Enfin une sage décision, j'ai hâte que notre île soit de nouveau le théâtre de furieux affrontements  entre dangereux fantômes et téméraires quêteurs de gloire.
- Hum oui oui, c'est ça, finalement les nouvelles sont bonnes vous voyez, quelques petits kamas de moins pour l'instant, mais bientôt un avenir flamboyant ! Pour plus de détails je vous laisserai consulter les textes officiels.
- C'est à dire que…Aaaaaah, ils m'ont déjà retrouvé, attendez la fin du combat pour…
- Ça ne sera pas utile nous avions terminé, au plaisir !
*Bon, le temps qu'entre deux charges d'aventuriers il se rende compte que c'est justement sur les ventes de tickets de la future foire du Trool qui ne verra pas le jour avant le prochain 29 Flovor que serait créée la nouvelle taxe, j'ai le temps d'envoyer quelques mercenaires faire disparaître les contrats, voilà un travail rapide et efficace. "Grève", ça leur apprendra à oser prononcer un mot pareil.*
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Vous continuez à tourner les pages, à lire. Les uns après les autres, écrits et histoires défilent et viennent s'imprimer sur vos yeux, dans votre mémoire. Vous avez chaud et cette châleur, ces récits, vous donnent l'impression de voyager dans un autre monde. Une goutte de sueur tombe de votre front sur la page du carnet rose. Vous avez peur d'avoir abîmé le carnet, vous craignez que l'encre ne se mette à couler et que des récits soient massacrés. Mais non. La goutte de sueur semble simplement absorbée par le carnet et quelques secondes plus tard, toute trace d'humidité a disparu. Vous souriez. Ce carnet rose contient des secrets, et qu'il s'agisse d'histoires ou pas, vous êtes décidés à aller jusqu'au bout de son intimité. Vous tournez la page pour découvrir un nouveau message du Rose.

Voici de nouvelles amorces. Si l’une de ces idées vient vous inspirer à écrire, à imaginer, soyez LIBRES de développer ces scénarios comme il vous plaira. Transformez-les en histoires, courtes ou longues, tragiques ou joyeuses : laissez-vous porter par la spontanéité qui habite cet endroit, et écrivez simplement ce qui vous vient à l’esprit.


À faire : Vous avez osé accrocher un pichon en papier dans le dos de votre supérieur hiérarchique et mal vous en a pris : vous voici désormais assigné à l'épluchage de patates. Seulement, alors que vous vous croyiez bien avancé, vous remarquez que la peau des pommes de terre que vous pensiez épluchées est mystérieusement réapparue.
À faire : Pas d'bol, corvée de pluches ! Cependant, l'économe qu'on vous a donné possède une particularité qui risque de rendre votre tâche plus pénible qu'elle ne l'était déjà.
Faite (enfin, faite...) : Vous allez au caveau familial. Une fois à l'intérieur, la grille se referme derrière vous.
Faite : Alors que vous preniez du bon temps au lac d'Astrub, vous entendez une explosion semblant venir du manoir de Lhambadda. C'est habituel, mais c'est tout de même la 6ème de la journée.
À faire : Vous rencontrez un curieux bonhomme et parlez avec lui de son histoire et de ce qu'il fait. Il se présente comme étant un marchand de Sharivatons.
Faite : Citadin d'Astrub, vous avez participé à une grande beuverie et êtes rentré chez vous sacrément éméché. Lorsque vous ouvrez les yeux après avoir dormi "pas si longtemps que ça" et que vous regardez par votre fenêtre tout le paysage a changé.
À faire : Vous êtes un caporal en pleine bataille de l'Aurore Pourpre. L'écrivain qui est en vous ne peut s'empêcher de tout percevoir uniquement sous la forme de poèmes et de métaphores.
À faire : Bûcheron travaillant à Frigost, vous entendez des coups réguliers, comme quelqu'un qui creuse, venir du sol. Les coups se font de plus en plus puissants et vous croyez entendre l'air d'une musique entrainante.
À faire : Militant de la préservation des statues de dieu à Astrub, vous avez quitté la cité depuis qu'elles ont toutes été rassemblées en un seul et même endroit.
À faire : Ah, Vulkania. Ses plages, ses palmiers, et ses...




En temps et en heure, je viendrai écrire ici d’autres amorces. D’ici là, n’hésitez pas à laisser libre cours à votre imagination dans les nombreuses pages blanches qui suivent. L’imagination a toujours été une alliée de Shariva. Peut-être que celle-ci ne restera pas insensible à vos efforts.Je suis sûr que vous trouverez bien une plume et un peu d'encre pas loin.
— Le rose


Vous passez à la page suivante, qui est blanche. Peut-être est-ce à vous de la remplir ?
Score : 1142
Vous nagez dans les vestiges de Sufokia, lorsque votre accélérateur de propulsion commence à montrer de sévères défauts. Vous avez du mal à respirer. 

L'aventurier était dans une situation que l'on pourrait qualifier d'horrible. Il sentait bien que ce qui était son meilleur ami allait devenir son pire ennemi : l'appareil pouvait lâcher d'un moment à l'autre et sans qu'il puisse l'en empêcher. 
Lorsqu'il avait discuté de cette petite expédition avec ses amis quelques heures plus tôt, il ne croyait pas si bien dire lorsqu'il leur avait dit qu'il était prêt à mourir pour récupérer le trésor. 
Et oui, ce qui a motivé notre pauvre aventurier est un ancien trésor. Il en avait entendu parler quelques fois, sans y prêter plus d'attention que cela. Mais quelque chose le frappait : de plus en plus de monde en parlaient à la Taverne.  

Une vieille légende racontait que celui qui trouverait le trésor mettrait la main sur quelques fragments de carte menant à d'autres fragments de cartes qui menaient eux-même à d'autres fragments... tout ça pour finalement atteindre la véritable carte. L'aventurier, tout naïf qu'il était, n'avait pas compris la supercherie qui lui avait été tendue. Et il ne savait même pas vers quoi la carte le redirigerait. L’appât du gain avait pris le dessus sur ses capacités intellectuelles. Comme dirait sa Rata : "t'avais qu'à pas être con" 

Notre aventurier s'était fait arnaqué. Mais il fallait quand même essayer de sortir de ce foutu pétrin : ce serait dommage de mourir comme ça. 

Sauf que... ce n'était pas vraiment possible. Il était trop loin de la surface, beaucoup trop loin pour espérer que quelqu'un l'aperçoive et le sauve. 

Après quelques secondes de réflexion, il décida de tenter le tout pour le tout. Il avançait vite. Mais pas assez. Il vit à quelques mètres de là un propulseur. 

"Un propulseur abandonné ? Vite ! C'est mon jour de chance ! " pensait-il.

Il changea son matériel et mit en route son nouveau propulseur. Il était tout content. 

Au bout de quelques secondes, l'aventurier se rendit compte de quelque chose : l'objet était trafiqué. Au lieu d'avancer, il reculait. Et notre héros n'avait pas pensé à changer de sens pour se diriger dans la bonne direction.

C'est ainsi que notre aventurier, avide et bête, mourut dans les vestiges de Sufokia. Bientôt, un autre aventurier se retrouverait peut-être dans sa situation et ferait peut-être la même chose. Quelle triste expédition. 





 
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Score : 2280
« Papa ! Papa ! Racontes nous une histoire… s’il te plaît ! Une dernière !

 - Allez, papa ! Papa ! »

Les deux diablotins étaient comme sur des ressorts. S’il voulait espérer pouvoir passer le reste de la soirée au calme il n’avait qu’une seule chose à faire : raconter, décrire, attiser l’imagination.
Certes en faisant cela il rentrait en plein dans le jeu de ses enfants, qui prouvaient ainsi savoir très bien manipuler leur père.
Faussement allongés sur le grand lit les bambins s’impatientaient. N’allaient-ils finalement pas avoir le fin mot de cette histoire ?


« Bon. Très bien, une dernière… juste une dernière et après au dodo, soupira le bon père de famille. Mais c’est moi qui raconte ! Fermez les yeux et suivez le son de ma voix… laissez vous guider, ce que vous pourrez voir n’en sera que plus beau. Je vous le garantie…

 
 …


 …



L’histoire que je vais vous conter n’existe dans aucun livre. Écoutez cette histoire que l’on m’a racontée. Du fond de ma mémoire je vais vous la dessiner. Elle se passe en Astrub, au milieu de l’été.
Ceci est l’histoire d’un valeureux guerrier. Un combattant que rien ne peut arrêter. Un être intrépide qui n’a pas peur des conséquences.
Un héros de la descente.
Voici son histoire…



 










Et voilà, ce sera tout pour ce soir. Et je ne veux…

- Mais papa, papa, il se passe quoi ensuite ? Il va combattre des méchants ?

- C’est un néros, pourquoi il n’a pas d’épée le néros ?

- Oh.. tous les zéros, euh héros, n’ont pas d’épées vous savez ? Et quant aux méchants de l’histoire.. je ne peux pas vous en dire plus, sinon ils vont venir ici. Et vous savez ce qu’ils font aux enfants qui refusent de dormir ? »


Sous la couette les deux frimousses qui commençaient à s’inquiéter n’arrivaient plus à répondre. Leur père exaltait intérieurement : le dernier mot allait être pour lui. Enfin.


« Ils arrivent sans prévenir, sans faire de bruits, sans faire de distinction entre les petites filles ou les petits garçons. Et hop, d’un coup sec ils soulèvent leur longue toge et vous attrapent ! Hop, répète-t-il en mimant de nouveau son geste.

- Ma...m...mais… mais pourquoi ils font ça les méchants ?

- Pourquoi ? Mais parce qu’ils adorent les enfants qui ne dorment pas ! Cela signifie qu’ils auront une main d’œuvre plus efficace ! Ah, parce que oui, ils vous prennent pour vous faire travailler. Des conditions atroces : coups de fouets, hurlements distant. Et surtout ils vous gardent loin de votre famille. Vous savez, l’histoire disait vrai, parfois ceux qui entrent dans leur demeure n’en ressortent jamais ! Allez, j’éteins la lumière et au lit maintenant ! »


Encore un coucher rondement mené, pensa l’ingénieux père de famille en fermant la porte de la chambre après avoir soufflé sur les bougies.
En longeant le couloir qui menait vers la salle à manger il ne pu s’empêcher de regarder à travers la fenêtre. La lune illuminait le paysage environnant et créait un délicieux spectacle pour les yeux. Pourtant, dans ce décor idyllique, quelque chose n’allait pas.


« Bordel, mais où est passé Astrub ? s’écria l’inquiet père de famille ».
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Score : 2280
[désolé certains dialogues sont un peu plus petit que prévu .-.
Si certaines images ne s'affichent pas correctement, n'hésitez pas à les actualiser !]

Spoiler (cliquez ici pour afficher le spoil)

Citadin d'Astrub, vous avez participé à une grande beuverie et êtes rentré chez vous sacrément éméché. Lorsque vous ouvrez les yeux après avoir dormi "pas si longtemps que ça" et que vous regardez par votre fenêtre tout le paysage a changé.
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Score : 688
 
Alors que vous preniez du bon temps au lac d'Astrub, vous entendez une explosion semblant venir du manoir de Lhambadda. C'est habituel, mais c'est tout de même la 6ème de la journée.





Note de l'auteur : Cette histoire n'est que pure fiction, basée sur d'éventuels faits réels. Elle montre ce qui aurait pu se passer si, ou bien ce qui pourrait se passer si ... Bien sûr, tout ça est à prendre au conditionnel.


« C'en est assez ! »

Le cœur de Fallanster bat la chamade lorsqu'il écrase son poing ganté sur la table du Conseil des Douze ; Dehors, le tonnerre gronde en écho au fracas du bois, faisant sursauter toute l'assemblée. Cette réunion hebdomadaire avait déjà eu son lot de déconvenues : Entre les inondations incessantes des derniers jours, la recrudescence de rats d'égoutant errant dans l'enceinte de la cité, les travaux de l'ancienne église une nouvelle fois repoussés, ce n'était pas la meilleure période pour la ville d'Astrub ; Mais cette nouvelle de dernière minute était la goutte de trop. L'ancien berger lit une fois de plus la lettre encore humide posée devant lui, en se triturant le bouc.
 
Les yeux de l'homme s'attardent sur la preuve en question : Un bout de papier, légèrement roussi, sur lequel sont griffonnés une série d'ordres de méfaits, dont il a déjà eu vent de la réussite pour la plupart d'entre eux ... Et en bas de page, la signature de cette Malma-Jeste suivie d'une étoile. Fallanster relève son regard vers ses interlocuteurs, qui le rendent tantôt avec appréhension, tantôt avec impatience. Sa voix est sèche lorsqu'il reprend la parole.

« J'ai souvent levé un sourcil quant aux agissements de ces Favoris de Shariva. Chaque mois se confirme un peu plus l'impression qu'ils font plus de mal que de bien à notre cité. À ma cité ... Nombreux sont les aventuriers courageux à s'être opposés à leur volonté. Maintenant, c'est à la milice de prendre part au conflit ; Le règne de terreur des adeptes du Tumulte n'a que trop duré. »

Il marque une pause, ses traits se crispent. Archie manque de s'évanouir lorsque le regard dur de son chef passe sur elle, mais finalement, c'est sur le capitaine de la milice qu'il s'arrête.

« Il est temps d'envoyer un message clair au Marquis de Lhambadda et à ses sbires : ils ne sont plus les bienvenus dans notre ville. Dès demain, vous organisez une descente dans leur demeure pour les en déloger. Vous avez carte blanche, Capitaine : faites tout ce qui est en votre possible pour arrêter les porteurs de toge, en particulier cette Malma-Jeste. »

Le milicien jubile intérieurement, un sourire triomphal sur les lèvres, et hoche la tête à en faire bruisser son casque. Il ne pouvait espérer meilleure occasion : jusque dans ses rêves, il s'imagine coffrer l'un de ces Favoris et le soumettre à la question pour lui extirper ses secrets.

« Ce sera fait, Intendant. Je vais de ce pas envoyer une missive au Chateau d'Amakna ; j'ai là bas un collègue qui connaît bien ces suppôts du Tumulte, il a même déjà achevé l'un d'entre eux. Nul doute qu'il saura nous épauler pour les coincer. »






 
 
Dans le courant de l'après-midi, un peloton de miliciens s'est réuni devant le manoir de Lhambadda, sous l'ombre de Shariva. Deux d'entre eux sont tête de file ; l'un, très serré dans son uniforme de capitaine, donne ses dernières directives aux hommes tandis que l'autre le dépeint avec admiration. Le stress de l'assaut imminent est palpable.

« N'oubliez pas, ces favoris sont puissants, mais pas invincibles. Nous avons la force du nombre, et la loi pour nous soutenir. Restez groupés, ordonnés, et bloquez immédiatement les issues si nous apercevons l'un d'entre eux. »

Garde Grauh adresse un regard entendu au collègue qui l'a prié de l'aider. Cette manœuvre sera un coup de pied dans la fourmilière, pense-t-il en donnant d'un signe de bras l'ordre d'avancer. Il ouvre la porte du manoir d'une poigne de fer, et la troupe investit les lieux, arme à la main. Au dessus d'eux, la figure de Shariva semble presque élargir son immuable rictus.

Un calme inquiétant emplit la bâtisse d'ordinaire si tumultueuse. Pièce par pièce, les miliciens progressent dans le manoir désert, avec le parquet qui grince sous leurs pieds pour seul accompagnement. De temps en temps, un soldat se retourne brusquement en croyant avoir entendu un rire, mais il n'en est rien. Dans la bibliothèque, Grauh rassemble quelques livres - dont un carnet rose - qu'il fourre dans un sac en guise de pièces à conviction. Leur enquête continue, et l'armada commence à peine à s'habituer à l'étrange hospitalité des lieux lorsque, sous leurs pieds, des bruits de pas inconnus se font entendre ; le sous-sol. Aussitôt, nos troupes d'élite dévalent les escaliers et se mettent en formation devant la porte de la salle de l'autel.

Les gonds cèdent dans le vacarme assourdissant d'un coup d'épaule donné par le garde Grauh et aussitôt, les deux capitaines entrent dans la pièce vétuste, leurs armes dressées, suivis de près par une douzaine de leurs miliciens. Derrière l'autel supportant la statuette de Shariva se dresse un grand individu affublé d'une toge à la couleur marron indescriptible. Son visage est entièrement dissimulé dans sa capuche. Les voilà face à face à un Favori. Le capitaine de la milice d'Astrub s'apprête déjà à avancer d'un pas triomphant, mais Grauh le retient d'un bras. Malgré son expérience certaine dans le domaine du Tumulte, il est déstabilisé : il ne reconnaît pas cette toge. Serait-ce ce fameux March-Josyas dont une rumeur parlait, à la suite d'un bal mondain ? pense-t-il. Quoi qu'il en soit, il ne laisse pas le doute gagner son visage bouffi.

« Halte-là, suppôt du Tumulte ! somme-t-il l'entogé. Vous et tous vos collègues êtes recherchés sur ordre de Fallanster. Suivez-nous à la milice, dans le calme et l'ordre, sur le champ, ou suivez-nous de force dans les minutes à venir, Favori. Le bâtiment est cerné. »

L'encapuchonné marque une pause dramatique. Un rictus anime son visage, invisible sous son ample capuche.

« Je sais ce que vous ressentez, hommes de loi. Le Tumulte vous dépasse ; Le Tumulte vous effraie. Vous n'arrivez pas à l'appréhender, vous n'arrivez pas à le comprendre. Laissez-moi vous éclairer mieux qu'aucun autre à Son sujet. Laissez-moi être le phare de votre ignorance. Laissez-moi vous montrer la voie de lumière qui guide jusqu'à Lui. »

Après son discours, le Favori pose la main sur la statuette de Shariva, et s'en suit un instant de flottement. Le reste s'enchaîne si vite. Le capitaine de la garde, à court de patience, lève son épée. Ses soldats s'approchent. Un déclic se fait entendre. Un bruit sourd sous leurs pieds. Le souffle d'une explosion démolit le mur à leur droite. Six miliciens sont projetés à terre. Le Favori disparaît dans une envolée de toge. Une nouvelle explosion au-dessus d'eux fait s'écrouler une poutre. Grauh hurle au repli. Une autre détonation. Une autre. Une autre, une autre ...

Le Chaos.




 

 
 
Gâchant le ciel rougeoyant du crépuscule, de la fumée s'élève encore de certaines parties du manoir de Lhambadda, mais l'incendie est désormais maîtrisé. Quatre hommes ont péri dans la violence de l'attentat, et une demi-douzaine d'autres sont blessés. Dès le lendemain, une pléthore d'avis de recherches concernant ce Favori à la toge marron seront placardés sur tous les panneaux d'affichage de la cité Brune.

Un grand Écaflip enfermé dans une armure cuivrée jusqu'au cou est assis sur un banc du lac d'Astrub, sur la rive opposée à celle du manoir. Il observe les derniers miliciens qui s'éloignent du bâtiment qui tient encore miraculeusement debout malgré les sérieux dégâts visibles sur la façade ; le sourire de Shariva qui l'orne, lui, n'a pas pris une ride. Six, se dit-il dans sa tête. Ce doit être plus que ce dont ils ont l'habitude.

« Tu peux sortir, Jjaunim. » lâche-t-il une fois les gardes disparus dans une ruelle. Un squelette, peut-être un Sram, vêtu de la même armure cuivré, sort d'un épais fourré voisin en s'époussetant, une toge marron dans la main.
« Enfin ! Ça commençait à me gratter de partout.
— Mais tu n'as plus de peau.
— Ça n'empêche rien, ça. Viens, il faut brûler cette horreur et faire notre rapport.
— Tu as pu récupérer la statue ? »

Le dénommé Jjaunim lui montre discrètement une petite statuette de Shariva ; s'il lui restait des dents, il serait en train de sourire. Les deux hommes s'éloignent en revêtant tous deux un masque à bec, bordé de plumes sur les extrémités. Leur conversation continue jusqu'à être hors de portée d'oreilles indiscrètes.

« Bien joué, cher Confrère. Au passage, il faudra remercier cette championne de Peabo. Anonymement bien sûr, mais c'est grâce à elle si nous avons pu faire d'une pierre deux coups.
— Il est vrai. Aujourd'hui, la milice comme les Favoris ont pris un sacré coup au Cœur. »

Une arakne descend du banc et se dirige vers le manoir de Lhambadda. À la guerre, il n'y a que des perdants.
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Score : 682
"Vous allez au caveau familial. Une fois à l'intérieur, la grille se referme derrière vous."

Et merde ... 
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Après avoir tourné une dernière fois la page, vous arrivez presque à la fin des écrits du carnet : la page de gauche contient un dernier écrit, tandis que celle de droite est vide. Il fait chaud. Très chaud. Vous êtes à Astrub, dans un grand manoir où l'air circule bien, et pourtant l'air que vous respirez vous paraît aussi lourd que celui des forges de Brâkmar. Une goutte de sueur tombe de votre menton sur le carnet, heureusement sur la page de droite - une page blanche -. Avec l'impression d'avoir commis un sacrilège, vous regardez autour de vous. Personne. Vous décidez de prendre le carnet et de descendre au sous-sol du manoir, là où l'air y est le plus frais, afin de savourer comme il se doit le dernier écrit du carnet.

Vous vous asseyez par terre, le dos contre les rouleaux de tissu entreposés dans la cave. Une odeur de cawotte venant d'une caisse de provisions juste à côté vous rappelle votre première expédition sur l'île des Wabbits. Vous reprenez et terminez votre lecture du carnet : la dernière histoire était particulièrement courte, une ligne tout au plus. Un peu déçu d'être arrivé à la fin, vous vous consolez : au moins vous pourrez rapidement repartir à la taverne. Vous remarquez alors que la page suivante, qui était vide de toute encre quelques minutes plus tôt, contient un nouveau message du rose. Là où est tombée la goutte de sueur plus tôt, l'encre a légèrement bavé.
 
« Voici de nouvelles amorces. Si l’une de ces idées vient vous inspirer à écrire, à imaginer, soyez LIBRES de développer ces scénarios comme il vous plaira. Transformez-les en histoires, courtes ou longues, tragiques ou joyeuses : laissez-vous porter par la spontanéité qui habite cet endroit, et écrivez simplement ce qui vous vient à l’esprit.
 
À faire : Vous rentrez chez vous après une soirée bien arrosée. Alors que vous vous approchez du zaap, celui-ci commence à prendre une teinte sombre de mauvais augure.
À faire : Vous avez un chacha dans la gorge. Littéralement.
À faire : Élève à l'école d'Huppermagie, vous avez pénétré dans la section interdite de la bibliothèque où se trouvent les ouvrages les plus dangereux.
À faire : Depuis un peu plus de 2 ans maintenant, vous avez pris l'habitude de venir vous évader dans la bibliothèque du manoir Lhambadda. À chaque fois, vous prenez ce même livre qui vous avait interpelé à l'époque : un carnet à la couverture rose. Chaque nouvelle histoire écrite dedans vous faisait voguer vers de doux moments de rêverie. Mais aujourd'hui, le carnet est introuvable.
À faire : Ébloui par un reflet sur une plage de l'île de Moon, vous en cherchez la source et découvrez ce qui semble être un coffre légèrement déterré.
À faire : Forgeron de la cité d'Astrub, vous connaissez de réputation les Favoris de Shariva : des personnages loufoques, certains sympathiques à fréquenter, d'autres n'ayant aucune considération pour la vie des gens. Un simple aventurier vient vous voir et vous présente un moule qu'il vous demande d'exploiter. Le motif tracé à l'intérieur ressemble à s'y méprendre à la forme d'un Sharivaton.
À faire : Vous assistez à la plus grande partie de Boufbowl de l'année.
À faire : Votre bateau s'est heurté contre des récifs : le matelot de quart s'est endormi à son poste. Avec quelques survivants, vous vous retrouvez sur une île déserte. Vous savez qu'une tempête importante doit passer dans le secteur d'ici quelques jours. Il vous faut survivre, à n'importe quel prix : vous avez votre mission.
À faire : Vous êtes Fallanster. Une personne vient vous voir et vous affirme que ce n'est pas Brutas qui a fondé Astrub, mais l'un de ses ancêtres. Vous soupirez.
Thématique : la guerre fait rage entre Bonta et Brâkmar.
 
À faire : Vous avez été mandaté pour escorter un convoi sur la route 666. Aucun des autres miliciens ne semble savoir ce qu'il y a dedans.
À faire : Éminent forgeron de Bonta, vous avez forgé pour la Cité Blanche de nombreuses armes et protections avec la reprise du conflit. La Cité Pourpre vient tout juste de mettre votre tête à prix ; ils souhaitent porter préjudice à leurs rivaux par tous les moyens.
À faire : Voilà plusieurs jours que vous échangez insultes et crachats avec les deux gardes brâkmariens qui sont de l'autre côté du pont, endroit symbolique traçant une frontière entre les deux camps. Petit à petit, vous commencez à apprécier ce petit jeu.
À faire : Milicien déployé sur le front, vous êtes bloqué avec le reste de votre contingent depuis plusieurs jours, entouré par des guerriers brâkmariens qui semblent décidés à vous affamer. À l'abri derrière vos barricades, vous rédigez une dernière lettre pour votre bien-aimé : vous sentez que le camp adverse est à bout de patience et mènera l'assaut ce soir.
À faire : Vous êtes mère de deux enfants. Ils ont tout juste dépassé le stade de l'adolescence et rêvaient depuis toujours de grandes aventures. Ils se sont engagés pour les cités, mais n'ont pas fait attention à tous les deux s'engager pour la même. Vous avez désormais un fils combattant pour la Cité Pourpre, et une fille pour la Cité Blanche.
À faire : La bataille fait rage, vous vous sentez perdu au milieu de ce chaos. Vous n'êtes qu'une personne normale, vous n'avez jamais demandé à vous retrouver au milieu d'une guerre remplie de héros, de protecteurs et de magie ancestrale.

À faire : Vous avez rejoint la garde de la Bourgade il y a quelques années en quête d'exploits, tout en restant toutefois attaché à votre ville d'origine. Depuis peu, les boufmouths sont devenus agressifs et terrorisent les environs. Après tant d'attente, c'est votre chance de vous illustrer !
À faire : La Maire a fait appel à des dizaines d'aventuriers pour protéger la Bourgade - la garde est débordée - et comprendre ce qui modifie le comportement des boufmouths. Vous en faites partie.
À faire : Jamais deux sans trois, c'est bien ça le proverbe ? Il paraît assez véridique, étant donné que c'est le troisième cadavre écrasé par des boufmouths que vous retrouvez.
À faire : Avec tous les troubles récents, on vous a mandaté pour inspecter l'état des remparts.
À faire : De nombreux curieux sont venus du continent à l'appel de la Maire. Propriétaire de la Taverne d'Argent, cela fait bien votre affaire...
À faire : Père ecumouth, dessine-moi un boufmouth !
 
En temps et en heure, je viendrai écrire ici d’autres amorces. D’ici là, n’hésitez pas à laisser libre cours à votre imagination dans les nombreuses pages blanches qui suivent. L’imagination a toujours été une alliée de Shariva. Peut-être que celle-ci ne restera pas insensible à vos efforts.Je suis sûr que vous trouverez bien une plume et un peu d'encre pas loin.
— Le rose »


Vous passez à la page suivante, qui est blanche. Peut-être est-ce à vous de la remplir ?
Score : 148
Amorce : ["Vous vous endormez dans une barque et vous vous réveillez le lendemain matin au milieu de l’île des Wabbits. Vous tentez tant bien que mal de vous initier au folklore local"]

Je vais vous conter une histoire, l'histoire d'une petite eniripsia un peu trop étourdie...

Je m'en souviens encore ce fut un petit matin de satuerdor au mois de Maissial 650, après avoir finis de bien rigoler avec mes amis alchimiste à la taverne d'Amakna, je marchais jusque chez moi en titubant.

Il était un peu moins de 05:30 quand je finis par arriver dans mon quartier au port de Madrestam, je longeais les quais pour décuver de tout ce litrage de rhums de gloutoblop et bières bue tout au long de la soirée.

Je ne faisait pas la fière, à vouloir rivaliser avec mon amie pandalette qui savait tenir la boisson, moi pas du tout, je me suis donc assise sur le bord du quai afin de respirer l'air iodé pour m'aider.

Soudain, une capitaine du port vin vers moi et me donna une potion en disant ceci "T'inquiète donc pas matelote, avec ça, finis les gueules de bois, je vois b'en que t'est pas dans ton asiette, fait confiance en Lily" tout en tenant vers moi une fiole à l'odeur répugnante.

Elle me quitta et je me suis dis que dans mon état quand à faire autant boire d'une traite.
"Glou, Glou, Glou..."

La fiole se renversa et se brisa lorsque je perdit connaissance.

Je me suis réveillée à la dérive dans une chaloupe, sans rame, je ne me souvenais plus à ce moment là ce qui c'était passé mais au moins j'étais en pleine forme !

Au loin je vis une île, après de longues minute ma barque s'échoua enfin sur la plage.

Je me disais qu'il fallait vite que je trouve de l'aide afin de rentrer, chez moi? mais ou je vie d'ailleurs je ne me souvenais plus... "Au secours, que quelqu'un me vienne en aide !!"  criez-je, sans aucune réponse aux alentours, pas un bruit ne s'échappe de cette île.

Je marchais de longue heure quand soudain je tombais dans une sorte d'énorme terrier, en tombant je m'étais cognée la tête et brisée une aile, je commençais à sombrer quand je vis une ombre venir vers moi...

Je me réveilla en me souvenant de tout, avant d'être dans cette chaloupe, surement du au choc, je me remise doucement de mes émotions quand j'entendis bouger dans le fond du terrier, là une créature ressemblant à un lapin vint vers moi... Un lapin qui porte une blouse !!!

"Tout va bien il va t'osculter suite à ton accident" me dit une voix forte derrière lui, un lapin avec un embonpoint assez important et une drôle de coiffe sur sa tête vint à son tour vers moi, il se tenait à l'aide d'un magnifique sceptre.

"Bonjour, je suis le Wa Wabbit, comment est tu awivées ici, en tout cas sache que nous ne te voulons aucun mal, on préfewes les cawottes même si depuis l'époque de Boulgouwe j'ai une petite dent contwe cewtains humains "

Je lui expliquais ma mésaventure en partant du bar, il m'appris que ce n'étais pas le premier coup du capitaine Lily, d'autres avant moi finirent sur cette île.

Il me présenta à sa tribu, les petits m'observèrent avec attention on m'invita à manger la galette à la cawotte, ce n'étais pas si mauvais on passa du bon temps je leur raconter les anecdotes d'Amakna qui depuis plus de 15 ans a bien évoluer et eux me parlèrent de leur île et leur culture...

Voilà plus d'un an que je suis restée sur cette île je ne voulais pas en partir le climat était bon, l'air non pollué et les wabbits sont des créatures remarquable malgré les légendes à leurs sujet, j'ai même depuis fait mon propre terrier avec de l'aide bien entendu.

Voici l'histoire d'une éniripsia un peu étourdie et qui fait une confiance aveugle à toute personne, ne faites pas pareil mes petits wabbits...

Spoiler (cliquez ici pour afficher le spoil)

La morale de cette histoire même si elle finis bien, c'est de ne jamais accepter un présent d'un inconnu, boisson comme bonbon, on ne sait jamais ce que cette personne peut faire de vous par la suite...
 


 

Cette amorce date d'il y à un moment mais n'était pas fait j'ai donc sauter sur le sujet biggrin
cleminsdu59|23/03/2020 - 11:03:59
Amorce : ["Vous vous endormez dans une barque et vous vous réveillez le lendemain matin au milieu de l’île des Wabbits. Vous tentez tant bien que mal de vous initier au folklore local"]

Je vais vous conter une histoire, l'histoire d'une petite eniripsia un peu trop étourdie...

Je m'en souviens encore ce fut un petit matin de satuerdor au mois de Maissial 650, après avoir finis de bien rigoler avec mes amis alchimiste à la taverne d'Amakna, je marchais jusque chez moi en titubant.

Il était un peu moins de 05:30 quand je finis par arriver dans mon quartier au port de Madrestam, je longeais les quais pour décuver de tout ce litrage de rhums de gloutoblop et bières bue tout au long de la soirée.

Je ne faisait pas la fière, à vouloir rivaliser avec mon amie pandalette qui savait tenir la boisson, moi pas du tout, je me suis donc assise sur le bord du quai afin de respirer l'air iodé pour m'aider.

Soudain, une capitaine du port vin vers moi et me donna une potion en disant ceci "T'inquiète donc pas matelote, avec ça, finis les gueules de bois, je vois b'en que t'est pas dans ton asiette, fait confiance en Lily" tout en tenant vers moi une fiole à l'odeur répugnante.

Elle me quitta et je me suis dis que dans mon état quand à faire autant boire d'une traite.
"Glou, Glou, Glou..."

La fiole se renversa et se brisa lorsque je perdit connaissance.

Je me suis réveillée à la dérive dans une chaloupe, sans rame, je ne me souvenais plus à ce moment là ce qui c'était passé mais au moins j'étais en pleine forme !

Au loin je vis une île, après de longues minute ma barque s'échoua enfin sur la plage.

Je me disais qu'il fallait vite que je trouve de l'aide afin de rentrer, chez moi? mais ou je vie d'ailleurs je ne me souvenais plus... "Au secours, que quelqu'un me vienne en aide !!"  criez-je, sans aucune réponse aux alentours, pas un bruit ne s'échappe de cette île.

Je marchais de longue heure quand soudain je tombais dans une sorte d'énorme terrier, en tombant je m'étais cognée la tête et brisée une aile, je commençais à sombrer quand je vis une ombre venir vers moi...

Je me réveilla en me souvenant de tout, avant d'être dans cette chaloupe, surement du au choc, je me remise doucement de mes émotions quand j'entendis bouger dans le fond du terrier, là une créature ressemblant à un lapin vint vers moi... Un lapin qui porte une blouse !!!

"Tout va bien il va t'osculter suite à ton accident" me dit une voix forte derrière lui, un lapin avec un embonpoint assez important et une drôle de coiffe sur sa tête vint à son tour vers moi, il se tenait à l'aide d'un magnifique sceptre.

"Bonjour, je suis le Wa Wabbit, comment est tu awivées ici, en tout cas sache que nous ne te voulons aucun mal, on préfewes les cawottes même si depuis l'époque de Boulgouwe j'ai une petite dent contwe cewtains humains "

Je lui expliquais ma mésaventure en partant du bar, il m'appris que ce n'étais pas le premier coup du capitaine Lily, d'autres avant moi finirent sur cette île.

Il me présenta à sa tribu, les petits m'observèrent avec attention on m'invita à manger la galette à la cawotte, ce n'étais pas si mauvais on passa du bon temps je leur raconter les anecdotes d'Amakna qui depuis plus de 15 ans a bien évoluer et eux me parlèrent de leur île et leur culture...

Voilà plus d'un an que je suis restée sur cette île je ne voulais pas en partir le climat était bon, l'air non pollué et les wabbits sont des créatures remarquable malgré les légendes à leurs sujet, j'ai même depuis fait mon propre terrier avec de l'aide bien entendu.

Voici l'histoire d'une éniripsia un peu étourdie et qui fait une confiance aveugle à toute personne, ne faites pas pareil mes petits wabbits...Spoiler (cliquez ici pour afficher le spoil)La morale de cette histoire même si elle finis bien, c'est de ne jamais accepter un présent d'un inconnu, boisson comme bonbon, on ne sait jamais ce que cette personne peut faire de vous par la suite... 


 
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Score : 11
Ce projet d'écriture est juste absolument génial, supprimez le message si il gêne le système d'écriture libre sur ce mur, qui est encore une fois magique !
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Amorce choisie : Vous êtes mère de deux enfants. Ils ont tout juste dépassé le stade de l'adolescence et rêvaient depuis toujours de grandes aventures. Ils se sont engagés pour les cités, mais n'ont pas fait attention à tous les deux s'engager pour la même. Vous avez désormais un fils combattant pour la Cité Pourpre, et une fille pour la Cité Blanche.
 
J’ai tant prié devant Son autel.
Faites que je sois entendue.
 
Le pot de sel s’écrasa contre le mur. Éclata. Les cristaux se déversèrent sur le sol en un fin tapis, quelques secondes avant qu’un pied vif ne s’y aventure pour laisser une empreinte. Le cri de Ria me vrilla les oreilles.

« Pose cette poêle ! »

À peine le temps de m’accroupir au sol que la poêle en question volait à travers la pièce, suivie d’une traînée de champignons à la crème Elle acheva son voyage aérien par une rencontre avec la grande horloge que j’avais héritée de ma mère. Le choc arracha à la pendule un « glong » disgracieux. Je grimaçai. Ria, qui avait plongé au sol, se releva. Cheveux ébouriffés. Regard enragé.

« Regarde cette violence ! Voilà ce qu’ils ont fait de toi ! Une brute ! Pas étonnant, venant de la cité des assassins !
- Qu’est-ce que t’as dit, là ? »
 
J’eus du mal à reconnaître la voix de Vik. Comment pouvait-elle exprimer tant de haine ? Elle qui avait chuchoté « Moi je t’aime plus que plus d’abord ! » presque chaque soir depuis qu’il savait parler. Et pourquoi brandissait-il le poing de façon si menaçante ? Le même poing que j’avais vu s’élever tant de fois pour encourager son équipe de boufbowl préférée.
 
« Répète un peu si tu l’oses, Ria !
- Arrêtez… S’il vous plaît… »
 
Ma voix n’avait été qu’un murmure. Elle passa totalement inaperçue. Je me recroquevillai un peu plus, la tête appuyée contre une commode couverte de taches jaunâtres.


Quand les avais-je perdus ?
 
 
Le pot de peinture s’écrasa contre le mur. Éclata en une gerbe de gouttelettes qui maculèrent le sol d’un bleu franc. Un petit pied s’y aventura à peine une seconde plus tard, suivit d’un autre. Et de deux autres encore, à la poursuite des premiers. Un hurlement me vrilla les oreilles.

« Lâcheeeeeeeeuh, c’est ma peinture ! »

À peine la tête passée par l’embrasure de la porte que j’assistai au vol plané d’un petit pot, suivi d’une traînée de peinture jaune. Sa trajectoire prit fin lorsqu’il rencontra la vieille commode de mon mari. Le « chtonk » du choc fut suivi d’un court silence pendant lequel je regardai le liquide coloré dégouliner lentement sur les poignées des tiroirs.
 
« Regarde ce que t’as fait ! Maintenant on n’a plus de jaune !
- C’est ta faute ! Tu m’as pas laissé finir mon soleil ! »
 
Vik tira la langue à sa sœur, qui répondit avec le même geste. Je les observai un instant, les mains sur les hanches. Ils avaient l’énergie des jeunes enfants. Leur insouciance. Leur innocence.
 
« Il était moche, ton soleil, de toute façon !
-  C’est mieux que toi qu’en fait jamais !
-  Ça sert à rien les soleils !
- Bah si ça sert d’abord ! Moi, un jour, et bah je partirai à l’aventure sur ma dragodinde, et y’aura plein de soleil ce jour-là ! Et toi tu seras un aventurier tout nul qui marchera à pied sous la pluie ! »
 
La dispute continua pendant encore quelques minutes avant que Ria ne parte bouder dans sa chambre avec un livre, tandis que son frère continuait de peindre à grand renfort de rouge et de noir.
 




 
J’ai tant prié devant Son autel.
J’ai supplié, le front à même le sol.
Dites-moi que j’ai été entendue.
 

« - Arrêtez ! Rien de tout ça n’a de sens !
- T’es vraiment qu’une r- »
 
Il ne l’avait sans doute pas imaginée aussi rapide. Le poing de Ria atteignit Vik juste sous l’arcade. Flottement. Et le sang. D’abord une goutte. Rapidement devenue ruissellement. L’œil masqué par cette couleur qu’il chérissait tant, Vik se jeta sur sa sœur avec un hurlement. Ria avait anticipé et d’un geste preste elle plaça une chaise sur le chemin de son assaillant, qui trébucha dessus et mordit la poussière à mes pieds.
 
Sa chute fut saluée d’un rire moqueur.
 
« Attends un peu Ria, tu vas voir ce qui va t’arriver. J’en ai pas fini avec toi. »

Mais alors qu’il se redressait, un rictus mauvais sur les lèvres, il fut coupé dans son élan par l’assiette de pâtes. Ria avait visé juste. Parfaitement juste. La jolie soucoupe de porcelaine retomba au sol. Se brisa. Sur la tête de Vik, les pâtes glissaient lentement en se mélangeant au sang.

Je tendis la main avec douceur dans sa direction. Il la rejeta d’un coup sec.
 
Quand les avais-je perdus ?
 
 
« Reviens ici, petite peste !
- Attrape-moi si tu peux, monsieur « l’aventurier le plus rapide de tous les temps » ! »
 
Ria se retourna pour faire un pied de nez à son frère. Ce dernier se pencha avec une étonnante rapidité et empoigna une mèche de cheveux bruns qui passait à sa portée. Tira brutalement.
 
« Aaaaaaïeuh ! Mais ça va pas ? Crétin ! »
 
Par la porte de la cuisine, je vis Ria se dégager de la prise non sans un grognement de douleur. La riposte ne se fit pas attendre. Elle repoussa Vik en arrière de toute la force de ses petits bras. Il trébucha sur un tabouret et chuta lourdement sur le sol.

Elle éclata de rire.

« Mamaaaan, Ria elle m’a poussé !
- Cafteur !
- Arrêtez, les enfants, ça suffit maintenant ! »
 
Vik voulut se relever. Sa main chercha une prise, se referma sur le bord de la table. C’était sans compter la nappe. Elle fut la seule chose à lui rester en main. Je n’eus pas le temps de me précipiter. Nouvel éclat de rire, moqueur cette fois, tandis qu’il écartait d’un geste incertain les nouilles froides en sauce qui lui tombaient devant les yeux, dévoilant un regard ahuri. Je ne pus moi-même retenir un sourire à ce spectacle.

Je tendis la main avec douceur vers sa chevelure pour le débarrasser des aliments. Il l’ignora.

D’un bond, il fut sur ses pieds et se mit à poursuivre sa sœur autour de la table en hurlant.




J’ai tant prié devant Son autel.
 Il faut que tout ça cesse.
 
Un silence froid et pesant s’installa dans la pièce. Face à face, de chaque côté de la table, ils s’observaient. Mâchoires serrées. Cheveux en bataille. Yeux furibonds.

Ria et Vik.

J’hésitai à prendre la parole. Rompre la tension entre eux. Leur rappeler ce qu’ils étaient. Un frère et une sœur. Avant tout. Vik ne m’en laissa pas le temps.

« Je n’aurais jamais cru que tu étais capable de ça, Ria.
- Capable de quoi ? De défendre mes valeurs face à des êtres brutaux et vils ?
- De t’abaisser à servir des imbéciles, comme un gentil petit bouftou.
- Tu ne t’es pas regardé, Vik ! Au moins, à Bonta, on ne commet pas les atrocités dont vous êtes à l’origine !
- Tu es bien naïve si tu crois ça ! Vous êtes tous des dégénérés qui vous cachez sous vos airs de vaillants chevaliers protecteurs !
- C’est f-…
- Mais si tu t’imagines que vous avez les mains propres, tu es la pire de toutes ! Tu te rappelles ce vieux forgeron qui n’habitait pas loin d’ici ? Tu sais ce qui lui est arrivé ?
- Vous l’avez massacré !
- C’est VOUS qui l’avez massacré ! Parce qu’il refusait de fournir les armes que vous demandiez ! Parce qu’il refusait de participer à vos tueries !
- Tais-toi !
- Parce que je dis la vérité ? Vous n’êtes que des barbares déguisés !
- Tu mens ! Tu es comme tous les autres ! Maudit Brâkmarien ! »

Elle avait la main sur la poignée de son sabre. Il porta la sienne à la garde de son épée.

Je sentis les larmes me monter aux yeux.
 
Quand les avais-je perdus ?
 


Le silence régnait depuis de longues secondes dans l’air froid du matin, alors qu’ils se dévisageaient. L’un, les deux pieds solidement ancrés sur le chemin menant au Sud. L’autre, le menton fièrement levé, le corps presque tout entier tourné vers le Nord. Les sifflements aigus du vent semblaient répondre à leurs échanges silencieux.

Vik et Ria.

J’ai eu envie de prendre la parole. Faire éclater cette bulle de tension. Leur rappeler ce qu’ils étaient. Un frère et une sœur. Leur dire tout ce qu’ils représentaient pour moi. Ma vie. Ria avait déjà pris les devants.

« Je ne suis pas sûre que tu comprennes ce que tu es en train de faire, Vik.
- Au contraire, je pense que je sais parfaitement ce que je fais. Je vais devenir un homme. Un aventurier. Un…
- Un assassin.
- Tu te trompes sur eux, Ria.
- C’est toi qui te trompes. Et quand tu t’en rendras compte, il sera déjà trop tard.
- J’espère que tu ouvriras les yeux. Ça serait dommage de rester aussi idiote toute ta vie.
- Tu ferais mieux de retirer ce que tu viens de dire.
- Pourquoi ? Tu vas me dénoncer à tes futurs maîtres ?
- Personne n’est le maître de personne à Bonta ! Il n’y a que dans ta ville décadente que ça fonctionne comme ça !
- Un jour tu reviendras chez Maman en rampant !
- On verra bien qui rampera le premier ! »

Il avait la main sur son baluchon. Elle saisit son sac à dos. Déjà, ils ne se regardaient plus.

Nord et Sud.
Ria et Vik.

J’écrasai les larmes qui coulaient sur mes joues.
 
 


J’ai tant prié devant Son autel.
Faites qu’ils soient de nouveau à l’unisson.
Pitié.
 
L’épée. Le sabre.
Deux lames de bois brandies dans les airs.
Des serviettes qui s’envolent.
Des parchemins couverts de dessins échangés.
Deux hurlements qui se mêlent.
Des cris enfantins.
Des regards meurtriers qui se croisent.
Deux paires d’yeux qui pétillent.
Deux ombres qui s’élancent.
Deux petites silhouettes dans les bras l’une de l’autre.
 
Il y a tant de choses dans « aimer ». Une force incroyable me poussa en avant.

L’épée. Le sabre.
 
« MAMAN ! »

Un dernier sourire.
Enfin. Ils étaient de nouveau à l’unisson.
Score : 15680
[Amorce : Élève à l'école d'Huppermagie, vous avez pénétré dans la section interdite de la bibliothèque où se trouvent les ouvrages les plus dangereux.]

Il est près de trois heures du matin en cette nuit froide d'hiver. Une silhouette rase les murs, se dissimule maladroitement, sur la pointe des pieds. Cette ombre dans la pénombre n'est autre que Noville Lenduhaut, élève de niveau deux de la prestigieuse école d'Huppermagie de Pioudlore. Noville, surtout réputé pour ses gamelles et ses gaffes, n'entre pas dans le carquois du parfait élève. Il arrive systématiquement en retard à ses cours de Morphie prétextant que les couloirs du manoir se sont à nouveau déplacés, redoute les exercices de Polarité plus que tout au monde, créée l'hilarité générale lors de ses interventions au tableau. Les moqueries qu'il subit au quotidien pèsent lourdement sur sa gaieté naturelle.

Cependant, nul ne dira que Noville manque de bonne volonté. Malgré tous ses efforts et sa détermination, il semble simplement qu'il ne soit pas fait pour être un grand Huppermage. Le peu de réconfort qu'il trouve, c'est lors de sa pause déjeuner en milieu de journée. Il y savoure des mets délicieux, ne se prive de rien et comble quelque peu sa solitude en écoutant les conversations alentours. Ce midi-là, justement, deux élèves bien plus âgés que lui discutaient tout bas. Ce semblait bien étrange de parler si doucement au milieu du brouhaha habituel et si Noville n'avait pas eu la manie d'écouter les conversations des autres, il n'aurait sûrement pas été capable de déceler aussi habillement ce que ces deux cachotiers se disaient.

« Si, je t'assure ! Dans la bibliothèque du 4ème étage !
- C'est pas possible, pourquoi on s'embêterait à apprendre toutes ces choses alors ? 
- Professeure Macgonagoule l'a dit elle-même, les livres de la réserve sont interdits aux élèves parce qu'ils sont trop puissants et dangereux... Mais imagine qu'on les lise et qu'on apprenne ces combinaisons élémentaires, on aurait que des bonnes notes !
- Je sais pas Rom, ça va nous attirer que des problèmes.»


Intrigué par cette discussion, Noville n'arrêta pas d'y penser durant l'après-midi. Il avait déjà entendu sa grand-mère parler de ces combinaisons et de leur puissance. Il commença à se demander si les secrets que renferment la bibliothèque du quatrième n'était pas la solution à ses problèmes. Peut-être même qu'on arrêterait de se moquer de lui s'il venait à maîtriser une telle technique. Peut-être même que ça lui permettrait d'obtenir de bonnes notes en perçant les secret de la magie Huppermage.

C'est donc ainsi, longtemps après la tombée de la nuit et le couvre-feu. que Noville se retrouve dans les couloirs déserts, essayant de rester le plus discrètement possible. Il avait réussi à atteindre le quatrième étage sans trop de peine, ayant passé l'après-midi à méditer sur un plan, il s'était noté le chemin à suivre sur un bout de parchemin. Sa plus grande crainte était de croiser un professeur, le directeur ou pire encore, le concierge. 

« Si quelqu'un me voit, je n'aurais qu'à dire que je cherchais les toilettes et que je me suis perdu.. Ils me croiront sûrement, je me perds tout le temps.» dit-il en essayant de se rassurer vaguement et de retrouver un peu de courage.

Continuant son chemin, il arrive lentement face à une grande porte en bois, la porte de la bibliothèque. La bibliothèque ferme à vingt heures. La porte sans doute verrouillée, Noville a prévu de crocheter sa serrure à l'aide d'un rossignol que lui avait offert sa grand-mère. Puisque Noville oublie beaucoup trop souvent la clé de sa maison familiale, cet outil lui est d'une grande utilité. Du moins quand il ne le perd pas avec ses clés. 
La porte semble impossible à forcer, elle est massive, gigantesque, pourtant Noville essaye encore et encore mais rien n'y fait. Le verrou ne veut pas sauter et cela fait au moins un quart d'heure qu'il tourne son outil dans tous les sens. C'est à n'y rien comprendre, il sait pourtant exactement comment faire pour crocheter une porte. A croire que...

« La porte est déjà ouverte ?!» 

Abasourdi, Noville entre précautionneusement dans la grande bibliothèque. Des centaines d'étagères en bois de noyer, parfaitement alignées, se tiennent devant lui. Il ne lui reste plus qu'à trouver la fameuse réserve interdite et le tour est joué. Avançant doucement au milieu des livres entreposés, son coeur battant la chamade, Noville aperçoit soudain une lueur au fond de la salle. Il s'arrête brutalement, le souffle court, et tend l'oreille. 

« Dans quoi tu nous as encore embarqué... Je t'ai dit que c'était une mauvaise idée.
- La réserve est juste là, calme-toi on y est presque.
- Je le sens pas du tout, on va encore se prendre des heures de colle ou bien pire. » 


Noville reconnut instantanément Rom et son camarade. Soulagé qu'il ne s'agisse que d'eux, il expire un bon coup puis tend l'oreille à nouveau :

«Tu as pensé à la clé de bibliothèque mais pas à celle de la réserve.. C'est malin, ça.
- Je savais pas qu'elle était verrouillée aussi ! Comment j'aurais pu savoir ?» dit Rom, l'air pénaud.


Glissant sa main dans sa poche, Noville sent le crochet de son rossignol. C'est le moment où jamais. Il s'avance doucement vers les deux compères, essayant de ne pas les effrayer, un sourire gêné se dessinant sur son visage. 

«Sal..ut ? dit Noville la voix tremblante.
- Mais tu es qui toi ? s'exclament-ils avant de se jeter des regards furieux pour avoir été aussi bruyants.
- Je vous ai entendu parler des combinaisons élémentaires et je veux les apprendre aussi... Je vous serais utile, je peux ouvrir la réserve, regardez, j'ai un rossignol ! 
- Quoi ? Mais comment tu as pu... ? Oh et c'est pas grave, aller, ouvre-nous cette porte qu'on aille se coucher !» 


Au moment où Noville s'approche du cadenas bloquant l'accès à la réserve, la porte de la bibliothèque se ferme dans un grand fracas. 

«QUI EST LA ?! SORTEZ DE VOTRE CACHETTE IMMEDIATEMENT ! dit une voix rauque à l'autre bout de la pièce.
- Oh non c'est le concierge.. On est foutu ! chuchota Rom.
- Je te l'avais bien dit... Cette fois c'est sûr, il va nous faire renvoyer», répondit l'autre.


Noville inquiet repensa à la phrase qu'il s'était dite pour se rassurer, au pire des cas, il n'aurait qu'à dire qu'il était perdu, ça fonctionnerait peut-être, qui sait. 

« Restez ici, je m'en occupe ! Une fois qu'on sera parti, retournez dans votre dortoir avant de vraiment vous faire prendre.» 

Noville avança d'un pas décidé vers le concierge, espérant juste que les sévices physiques soient bel et bien interdits à Pioudlore. Il allait certainement se prendre une retenu et serait encore la risée de sa classe. De toute manière, ça ne changera pas grand chose à son quotidien.

«Ah ! Te voilà, espèce de délinquant ! Tu vas voir ce que tu vas voir, on ne se balade pas de nuit ainsi dans l'école d'Huppermagie. Suis-moi, tu vas directement chez le directeur et crois-moi, il va pas être tendre à une telle heure.» dit le concierge sur un ton teinté de satisfaction.


Ce ne fut que le lendemain matin que Noville revit Rom et son ami. Dès qu'ils le virent, ils lui firent de grands signes pour l'inviter à les rejoindre. Noville, fatigué de sa courte nuit, semblait surpris qu'on lui adresse un tel intérêt. 

«Alors, raconte ! Il s'est passé quoi avec le concierge ? Tu nous a sauvé la peau l'ami ! Moi c'est Rom et lui Harrvey, on voulait te remercier, vraiment. 
- Moi je m'appelle Noville. Oh, ça a pas été facile, le concierge m'a mené chez le directeur.. Je lui ai dit que je m'étais perdu mais je pense pas qu'il m'ait cru. Il m'a quand même laissé partir sans me punir. Le concierge était horrifié qu'on ne me pende pas par les pieds mais ce Doumbledor est vraiment quelqu'un de compréhensif.
- La chance ! s'exclamèrent-ils en coeur. 



A défaut d'avoir mis la main sur ces précieux bouquins, Noville a trouvé deux amis. Lorsque ses camarades de classe virent que Noville fréquentait des élèves plus âgés, les moqueries se sont volatilisées. Noville prit ainsi confiance en lui et ses résultats à l'école d'Huppermagie de Pioudlore s'améliorèrent. Il apprit ainsi bien plus que ce qu'il aurait jamais pu apprendre dans les livres de la réserve interdite.
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À faire : Forgeron de la cité d'Astrub, vous connaissez de réputation les Favoris de Shariva : des personnages loufoques, certains sympathiques à fréquenter, d'autres n'ayant aucune considération pour la vie des gens. Un simple aventurier vient vous voir et vous présente un moule qu'il vous demande d'exploiter. Le motif tracé à l'intérieur ressemble à s'y méprendre à la forme d'un Sharivaton.


 
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