cccmoi#7621
- ANCIEN ABONNÉ -
07 Avril 2020 - 20:47:21
Quelle ne fut pas la déception de feso, lorsqu'il sorti de la cabine de chez selina, les pièces ne s'emboitaient pas du tout comme il fallait, et même s'il n'était pas un expert en puzzle, il savait quand même qu'une pièce est censé s'emboiter avec celle d'a côté.
Il lui restait encore quelques pièces à visiter mais il faudrait choisir avec attention celles qui auraient la chance d’être fouillées par le grand feso.
Il se dirigea alors d’un pas mollasson vers la cabine d’otto motto, même s’il ne devait pas y avoir grand-chose, il faudrait rayer cette hypothèse avant de continuer l’enquête.
Largon Hôte devait se faire une raison. Ce n'était pas pour lui plaire mais il allait devenir un expert en fouille de cabine privée. Le patrouilleur avait toujours été droit dans ses épaisses bottines mais, ce soir-là, la recherche de la vérité surpassait tout.
Deuxième épreuve personnelle de la soirée : la confiance. Ce qui se tramait autour de lui était inédit et l'excitait autant que le rendait nerveux. Il fallait qu'il se calme pour pouvoir théoriser efficacement. Il disposait déjà de nombreux éléments, souvent liés entre eux, entremêlés même. Mais il y avait des creux, des énormes creux béants qui tâchaient ce joli puzzle. Certains suspects présents à bord n'étaient même encore que des inconnus pour le steameur, comme ce curieux journaliste... Lui qui avait tout vu, tout vécu, oui il pourrait ouvrir une nouvelle piste !
Alors pour ne pas changer ses nouvelles habitudes, Largon se dirigea vers la cabine de Corbin Molbec.
cccmoi#7621
- ANCIEN ABONNÉ -
07 Avril 2020 - 21:55:27
Feso sorti de la cabine et hela Monsieur Motto, en effet il souhaitait lui poser une question qui changerait du tout au tout le sort de cette affaire.
Excusez-moi de vous déranger, j'ai une question un petit peu bizarre à vous poser, mais je souhaiterait que vous fassiez appel à votre mémoire pour me répondre au mieux :
Lors de votre 9ème anniversaire, quel gâteau avez-vous mangé, et quels cadeaux vous ont offerts vos parents ?
Meryl sortit de la salle d'observation un peu plus pâle que d'ordinaire. Décidément, l'air marin ne lui réussissait pas. Elle s'épongea le front avec son petit mouchoir pour la seconde fois de la journée. Pourvu que Monsieur Aeffe ne me voit pas transpirer ainsi, que penserait-il de moi ? Elle s'empressa de ranger le morceau de tissu dans sa veste et récupéra son crayon derrière son oreille.
Quelques minutes durant, elle fit les cent pas sur la coursive, passant et repassant devant les portes des cabines. Quelque chose lui échappait. Ses collègues miliciens s'en sortaient-ils mieux qu'elle ? Sans doute que oui. Après tout, elle avait été journaliste de profession, pas enquêtrice. Et même si les dernières années lui avaient appris plusieurs choses, elle doutait de faire le poids.
Inspirer. Expirer. Inspirer. Des idées. Il lui fallait de nouvelles idées. Ou peut-être des pistes à explorer. Elle s'engagea sur les barreaux de l'échelle qui la ramenait au salon, remonta pour laisser passer un patrouilleur sufokien a l'air déterminé, puis descendit de nouveau pour poser enfin pied dans la pièce principale, juste à temps pour entendre la réponse d'Otto Motto. Celle-ci lui arracha un fin sourire de pitié.
Elle se tourna ensuite vers ceux qu'elle considérait comme de solides suspects, les fixa tour à tour avec beaucoup d'attention, puis s'approcha de la médium.
« Madame Mentôse, voudriez-vous bien venir avec moi un instant ? J'aurais une question à vous poser, je ferai vite. »
******************
Quelques instants plus tard, les deux femmes revinrent dans le salon. Meryl n'accorda plus un regard à la médium. Une contrariété certaine se lisait sur son visage, qu'elle tenta de noyer dans un nouveau verre de spiritueux. La brûlure du liquide se répendit dans sa gorge, véritable feu qui raviva sa détermination. Le coupable ne perdait rien pour attendre. Elle lanca quelques mots à ses collègues amaknéens et se dirigea d'un pas décidé vers sa nouvelle destination.
Les quelques échelons qui la séparaient du second étage furent avalés en un rien de temps. Déjà, elle poussait la porte de la cabine de la Comtesse de Sfalte, déterminée à faire régner la vérité. La fouille des lieux ne serait qu'une promenade de santé.
Une lourde goutte perla puis dévala la paroi abrupte de la pommette droite du patrouilleur Hôte. Son visage était blême de contrariété. Le regard tantôt fuyant, tantôt menaçant. D'un naturel calme, il était ce soir en proie à la panique. Non pas celle d'échouer son enquête, il était plutôt en bonne voie... Mais celle d'un indicible mal qui s'immisçait insidieusement en lui au fur et à mesure de ses découvertes. Ce qu'il avait vu et entendu dépassait son entendement. Largon était pourtant coutumier des mystères que pouvaient renfermer les mers et océans.
Cette ambiance le rendait colérique et impatient et il devait régulièrement s'arrêter dans les corridors du bathyscaphe pour souffler et garder sa contenance face aux suspects et à ses collègues. Pour faire bonne figure il avait d'ailleurs une idée en tête. Le steamer savait qu'il ne pourrait pas efficacement avancer sans profiter de la possibilité de faire une sortie sous-marine. Mais il était trop angoissé pour le faire seul. Il avait donc décidé de repasser par le salon et d'y faire cette demande aux autres sufokiens :
« Patrouilleurs, l'Okidor est équipé du nécessaire pour que nous puissions envisager une sortie dans ces eaux troubles. Nous y apprendrons peut être plus sur les causes du décès du Professeur Mistral. Seulement...le danger guette fortement autour de nous. Et je pense que c'est un euphémisme. Nous devrions y aller à plusieurs pour limiter les risques, qu'en pensez-vous ? Calie ? Julien ? Firmin ? Aleeping ? Jerome ? ... Feso ? Je vous laisse réfléchir à former un groupe et vous équiper le cas échéant. Retrouvons-nous ici dès que vous êtes prêts, je vais en profiter pour visiter la salle des scaphandres juste avant. »
Son discours terminé il fit volte-face, tremblant, et partit vers la salle des scaphandres.
Une fois son excursion dans l'étroit cercueil-cabine d'Aramis Aericorde achevée, Paul Ventrêche se replia dans le salon. Malheureusement pour lui, de la condensation s'était formée sur le métal froid de l'échelle. La Bête se vianda. Mais elle en avait vu d'autres.
Une sorte de bonne compagnie s'était formée avec le vieux Aeffe et la jeune Méryle. Les échanges allaient bon train sous l'œil attentif du briscard d'Amakna. Pris d'un étrange élan d'initiative, le Boulet fila droit vers le Laboratoire afin de poursuivre cette enquête.
cccmoi#7621
- ANCIEN ABONNÉ -
08 Avril 2020 - 19:44:50
Ce n'est pas grave d'avoir peur ! Je viendrais donc avec toi cher collègue répondit feso avec assurance.
Sauf que de l’assurance il n’en avait pas (enfin si, celle de sa grande maison de cordonnier dans le quartier sud de bonta, mais ça, ça ne comptait pas dans ce cas-là) : ouf heureusement qu’il s’est lancé dans cette proposition, j’avais une peur monstre d’y aller tout seul, et en plus comme ça, je garde la face devant les autres en passant pour le héros ! pensa-t-il.
Peut-être que j’arriverai à faire une bonne impression à cette petite détective nommée meryl, elle a l’air d’être la plus dégourdie du groupe et aura surement des informations intéressantes à partager, rajouta-t-il à son train de pensées.
La fouille n’avait pas été des plus satisfaisantes, mais il fallait bien faire avec. Meryl manqua de peu de claquer la porte de la cabine de la Comtesse, et rattrapa le battant de justesse pour le fermer en douceur. Qu’aurait dit cette personne si maniérée si la milicienne avait sans le vouloir cassé quelque chose ? Mieux valait ne pas y penser.
Elle redescendit au salon et prit quelques instants pour s’entretenir avec ses collègues. Elle se répéta, une fois de plus, pour en être bien certaine : Je travaille avec Monsieur Aeffe. Elle jeta un coup d’œil au vieil homme, qui suggérait un plan pour la suite de l’enquête. C’était le moment de briller. Elle annonça qu’elle allait se rendre dans la cabine de Oualter Peuleau. Rien que l’incohérence de témoignages sur son programme de la nuit passée faisait grimacer Meryl. Quelqu’un leur mentait, à tous. Détestablesensation.
C’est en ruminant ces sombres idées qu’elle poussa la porte de la cabine du nageur brâkmarien et s’attela à sa fouille complète.
Firmin ressortit du bureau du professeur après plus d'une heure. Il semblait aussi troubler que sûr de lui et, ignorant la proposition de sortie de son confrère, il se dirigea vers la cabine du professeur.
Encore une cabine fouillée. Encore de nouveaux éléments dont elle ne savait pas quoi faire. Meryl était redescendue au salon et tournait en rond. Les patrouilleurs et les miliciens allaient et venaient dans le bathyscaphe comme autant d'insectes grouillants. La pensée d'un monceau de petites bêtes grouillantes lui donna un haut-le-coeur. Ce n'est pas le moment, Meryl, vraiment pas.Déjà qu'on est dans l'eau et que ce n'est pas fameux !
Son regard se posait tantôt sur la porte du laboratoire, tantôt sur les membres de l'expédition. Depuis combien de temps les faisaient-ils attendre ainsi ? Au moins avaient-ils de l'alcool à disposition...
Prise d'une soudaine inspiration, elle aborda ouvertement la disciple d'Eniripsa qui l'intriguait fortement.
« Madame... ou Mademoiselle Latrap, plutôt. Vous me semblez bien jeune, quel âge avez-vous ? »
Alyopim posa sa main une seconde fois sur le dispositif contrôlant l’éclairage du laboratoire pour plonger ce dernier dans l’obscurité qu’il méritait. Manquerait plus que le cadavre du professeur soit exposé sous les projecteurs tel un vulgaire trophée…
En quittant la pièce elle se dirigea vers le salon et surprit une conversation mentionnant une sortie sous-marine dirigée par les Sufokiens. Bon débarras, allez patauger dans les eaux froides et sombres de la Gueule…
C’est vrai qu’une balade dans ces eaux pourrait se révéler forte utile pour un repérage de futures vacances… Mais le temps était compté, elle savait qu'elle devait avancer ! Règle n°8 : Dans les effets de la victime, s’y trouve souvent la clef de l’énigme ! Le mobile apparaît dévoilant le secret !
Ni une ni deux, elle s’engagea dans la cabine du professeur.
S’extirpant de la cabine du nageur, Aleeping commença a sentir perler quelques gouttes de sueurs le long de ses tempes. Pour la première fois depuis qu’elle avait embarqué à bord du submersible – et malgré la nouvelle de la mort du Professeur Jâ – elle comprit que le danger n’était pas forcément de l’autre côté des murs métallique de l’appareil.
« Il va falloir agir avec précautions, on ne sait pas comment ces hôtes pourraient réagir à la présence d’autant de snouffles à indices... » se dit-elle tout en longeant les cabines de l’Okidor.
Bien plus intéressée pour aller au Fon des mystères que de prendre position sur les accidents de parcours, elle s’arrêta devant une porte affichant fièrement le chiffre 12. Les profondeurs connaissent leur lot de folie et ne pas écouter celle que l’on a à portée de main reviendrait à commettre une erreur abyssale. Reprenant son souffle, elle ouvrit la porte.
Largon revint de la salle des scaphandres d'un pas décidé. Il disposait d'un important faisceau d'indices et de preuves mais il lui manquait un pièce essentielle du puzzle. Celle-ci ne pouvait selon lui que se trouver dans les eaux froides et obscures qui entouraient le bathyscaphe. Tant pis pour la peur, tant pis pour le danger. Tant pis pour la folie qui le guettait... Il constata que seul Feso avait répondu présent à son appel mais tous n'étaient pas encore revenus de leurs fouilles ou analyses. C'était pourtant le moment !
Il enjoignit Feso et ceux et celles qui souhaiteraient les rejoindre à la dernière minute de s'équiper et de se rendre au niveau du sas de sortie. Il expliqua, notamment à Aramis Aericorde, qu'il faudrait régulièrement activer les projecteurs depuis la salle d'observation, le temps de la sortie sous-marine.
Enfin, après avoir revêtu un scaphandre et avoir pris le temps de regarder une dernière fois les investigateurs qui s'afféraient ici et là, il s'engouffra dans le sas et s'apprêta à plonger au fin fond de la Gueule...
Une fois équipé, Largon pénètre dans le sas de sortie. Celles et ceux qui assistent à ses préparatifs ont un aperçu du local avant que la lourde porte blindée ne soit refermée derrière le courageux plongeur.
L’endroit est aussi exigu qu’humide et, si le Sufokien s'accoutume rapidement à la forte odeur d’iode, il a néanmoins plus de difficulté à se faire à l’idée qu’un délicat fumet ferrique vienne chatouiller ses narines. Le sang de la victime, en grande partie purgé du sas de sortie lors de son verrouillage et de sa mise au sec, a tout de même continué à s’écouler et à maculer une partie du sol.
Dire que c'est également ici que sont évacués les déchets organiques du bathyscaphe... Heureusement qu'aucun pot de chambre à laver à grande eau n'est actuellement présent !
Le regard dans le vague, Meryl hésite à s'extraire du fauteuil dans lequel elle s'est de nouveau laissée aller. Sa tête lui fait mal, son crâne menace d'exploser. Est-ce le second verre d'alcool ou bien l'impossible imbroglio que représente cette affaire ? Sans doute un peu des deux. Il lui semble que le bathyscaphe tangue, s'agite. Bercé par les courants de la Gueule. Dérivant dans le noir le long d'une trajectoire bien définie. La trajectoire qui aurait dû être celle de la grande réussite du professeur Mistral.
Elle ruminait aussi la réponse de Selina Latrap. La jeune femme avait raison, la valeur n'attendait pas le nombre des années. Elle ne réussissait pas à se rappeller à quel âge exactement elle était entrée dans le journalisme, mais elle se rappelait que ses premiers articles dataient d'une époque où elle était encore jeune. Elle ferma puis rouvrit ses doigts de façon répétitive avec une grimace. Maudites douleurs. Combien de pages allait-elle encore devoir noircir avant que cette affaire ne soit résolue ?
C'est en repliant une dernière fois ses doigts pour former un poing décidé qu'elle se releva et repoussa légèrement le fauteuil. Comme pour éloigner la tentation. Allez, en route. Pas de temps à perdre !
A l'étage des cabines, elle hésita un peu, puis décida de pousser la porte de celle d'Hastur Bine. Molbec n'avait-il pas dit que celui-ci était monté rapidement vers les étages lors de l'onde de choc ? Meryl se demandait bien ce qui avait pu motiver cette précipitation. Elle s'attela à la fouille sans perdre une minute.
En sortant de la cabine d'Hastur Bine, Aloysius Peperblum eut un déséquilibre et une sensation de nausée : être sous l'eau ne lui plaisait pas du tout. Quelque chose l'avait fortement intrigué lors de ses fouilles et il décida de se rendre dans la cabine d'en face, celle d'Otto Motto, pour vérifier l'une ou l'autre information.
Une bananagrume, deux bananagrumes, trois bananagrumes. C'est bon, pfiou..!
Largon ôta son scaphandre après qu'il soit passé par le sas dont les effluves nauséabondes avaient achevé l'installation d'une violente céphalée. Sa sortie nocturne dans la Gueule ne s'était en soit pas mal passée mais sa forte appréhension l'avait empêché de respirer correctement dans son casque, ce qui l'avait conduit à une hypoxie. Il n'avait cependant loupé aucun détails et s'empressa une fois sec et ragaillardi de compléter ses notes sur son petit carnet qui avait doublé de volume depuis le début de la soirée à renfort de pages griffonnées.
Il constata que l'effervescence à bord n'avait pas diminuée. Au contraire, le sufokien avait l'impression que tout le monde semblait plus nerveux... Il nota que plusieurs s'afféraient autour de la cabine d'Hastur Bine, le concepteur de l'Okidor et cela lui rappela alors une ébauche de piste qu'il avait dû gribouiller dans ses notes. Une fois celle-ci dénichée et non sans s'être servi d'un petit remontant dans le salon, il se dirigea vers l'ingénieur et lui soumit cette question :
« Monsieur Bine, avant d'être employé par feu le Professeur Mistral, pour qui travailliez-vous ? »
Alyopim s’apprêtait à franchir le seuil de la cabine du professeur lorsque son regard fut attiré par un objet. L’objet de se délivrance ? Un pot d’aisance. C’était Le pot d’aisance du professeur. Il était là, tout proche et tout propre, narguant la jeune enquêtrice… Je ne vais pas réussir à me retenir bien longtemps, c’est l’occasion rêvée ! Et puis, paix à son âme, il ne va plus jamais s’en servir…
Elle fit un pas en arrière, et referma la porte de la cabine. Règle n°14-b : Un corps soulagé est un esprit affuté ! Une fois son besoin effectué, elle déchira un petit bout de papier qu’elle déposa à côté du récipient. Sur celui-ci était écrit : À vider, A.Tofne.
C’est la vessie vidée qu’elle quitta enfin les lieux et se rendit dans le salon. Elle s’approcha de la Comtesse d’un air interrogateur. « Madame la Comtesse, permettez que je vous pose une question. Vous êtes vous déjà rendus sur l’île de Moon, connaissez-vous bien l’île ? »
Il lui restait encore quelques pièces à visiter mais il faudrait choisir avec attention celles qui auraient la chance d’être fouillées par le grand feso.
Il se dirigea alors d’un pas mollasson vers la cabine d’otto motto, même s’il ne devait pas y avoir grand-chose, il faudrait rayer cette hypothèse avant de continuer l’enquête.
Deuxième épreuve personnelle de la soirée : la confiance. Ce qui se tramait autour de lui était inédit et l'excitait autant que le rendait nerveux. Il fallait qu'il se calme pour pouvoir théoriser efficacement. Il disposait déjà de nombreux éléments, souvent liés entre eux, entremêlés même. Mais il y avait des creux, des énormes creux béants qui tâchaient ce joli puzzle. Certains suspects présents à bord n'étaient même encore que des inconnus pour le steameur, comme ce curieux journaliste... Lui qui avait tout vu, tout vécu, oui il pourrait ouvrir une nouvelle piste !
Alors pour ne pas changer ses nouvelles habitudes, Largon se dirigea vers la cabine de Corbin Molbec.
Excusez-moi de vous déranger, j'ai une question un petit peu bizarre à vous poser, mais je souhaiterait que vous fassiez appel à votre mémoire pour me répondre au mieux :
Lors de votre 9ème anniversaire, quel gâteau avez-vous mangé, et quels cadeaux vous ont offerts vos parents ?
« J'ai jamais fêté mon anniversaire. »
Quelques minutes durant, elle fit les cent pas sur la coursive, passant et repassant devant les portes des cabines. Quelque chose lui échappait. Ses collègues miliciens s'en sortaient-ils mieux qu'elle ? Sans doute que oui. Après tout, elle avait été journaliste de profession, pas enquêtrice. Et même si les dernières années lui avaient appris plusieurs choses, elle doutait de faire le poids.
Inspirer. Expirer. Inspirer. Des idées. Il lui fallait de nouvelles idées. Ou peut-être des pistes à explorer. Elle s'engagea sur les barreaux de l'échelle qui la ramenait au salon, remonta pour laisser passer un patrouilleur sufokien a l'air déterminé, puis descendit de nouveau pour poser enfin pied dans la pièce principale, juste à temps pour entendre la réponse d'Otto Motto. Celle-ci lui arracha un fin sourire de pitié.
Elle se tourna ensuite vers ceux qu'elle considérait comme de solides suspects, les fixa tour à tour avec beaucoup d'attention, puis s'approcha de la médium.
« Madame Mentôse, voudriez-vous bien venir avec moi un instant ? J'aurais une question à vous poser, je ferai vite. »
******************
Les quelques échelons qui la séparaient du second étage furent avalés en un rien de temps. Déjà, elle poussait la porte de la cabine de la Comtesse de Sfalte, déterminée à faire régner la vérité. La fouille des lieux ne serait qu'une promenade de santé.
Cette ambiance le rendait colérique et impatient et il devait régulièrement s'arrêter dans les corridors du bathyscaphe pour souffler et garder sa contenance face aux suspects et à ses collègues. Pour faire bonne figure il avait d'ailleurs une idée en tête. Le steamer savait qu'il ne pourrait pas efficacement avancer sans profiter de la possibilité de faire une sortie sous-marine. Mais il était trop angoissé pour le faire seul. Il avait donc décidé de repasser par le salon et d'y faire cette demande aux autres sufokiens :
« Patrouilleurs, l'Okidor est équipé du nécessaire pour que nous puissions envisager une sortie dans ces eaux troubles. Nous y apprendrons peut être plus sur les causes du décès du Professeur Mistral. Seulement...le danger guette fortement autour de nous. Et je pense que c'est un euphémisme. Nous devrions y aller à plusieurs pour limiter les risques, qu'en pensez-vous ? Calie ? Julien ? Firmin ? Aleeping ? Jerome ? ... Feso ? Je vous laisse réfléchir à former un groupe et vous équiper le cas échéant. Retrouvons-nous ici dès que vous êtes prêts, je vais en profiter pour visiter la salle des scaphandres juste avant. »
Son discours terminé il fit volte-face, tremblant, et partit vers la salle des scaphandres.
Une sorte de bonne compagnie s'était formée avec le vieux Aeffe et la jeune Méryle. Les échanges allaient bon train sous l'œil attentif du briscard d'Amakna. Pris d'un étrange élan d'initiative, le Boulet fila droit vers le Laboratoire afin de poursuivre cette enquête.
Sauf que de l’assurance il n’en avait pas (enfin si, celle de sa grande maison de cordonnier dans le quartier sud de bonta, mais ça, ça ne comptait pas dans ce cas-là) : ouf heureusement qu’il s’est lancé dans cette proposition, j’avais une peur monstre d’y aller tout seul, et en plus comme ça, je garde la face devant les autres en passant pour le héros ! pensa-t-il.
Peut-être que j’arriverai à faire une bonne impression à cette petite détective nommée meryl, elle a l’air d’être la plus dégourdie du groupe et aura surement des informations intéressantes à partager, rajouta-t-il à son train de pensées.
Elle redescendit au salon et prit quelques instants pour s’entretenir avec ses collègues. Elle se répéta, une fois de plus, pour en être bien certaine : Je travaille avec Monsieur Aeffe. Elle jeta un coup d’œil au vieil homme, qui suggérait un plan pour la suite de l’enquête. C’était le moment de briller. Elle annonça qu’elle allait se rendre dans la cabine de Oualter Peuleau. Rien que l’incohérence de témoignages sur son programme de la nuit passée faisait grimacer Meryl. Quelqu’un leur mentait, à tous. Détestable sensation.
C’est en ruminant ces sombres idées qu’elle poussa la porte de la cabine du nageur brâkmarien et s’attela à sa fouille complète.
Son regard se posait tantôt sur la porte du laboratoire, tantôt sur les membres de l'expédition. Depuis combien de temps les faisaient-ils attendre ainsi ? Au moins avaient-ils de l'alcool à disposition...
Prise d'une soudaine inspiration, elle aborda ouvertement la disciple d'Eniripsa qui l'intriguait fortement.
« Madame... ou Mademoiselle Latrap, plutôt. Vous me semblez bien jeune, quel âge avez-vous ? »
« Je vais sur mes vingt-cinq ans, mais l'âge n'attend point la valeur des années, sachez-le. »
En quittant la pièce elle se dirigea vers le salon et surprit une conversation mentionnant une sortie sous-marine dirigée par les Sufokiens. Bon débarras, allez patauger dans les eaux froides et sombres de la Gueule…
C’est vrai qu’une balade dans ces eaux pourrait se révéler forte utile pour un repérage de futures vacances… Mais le temps était compté, elle savait qu'elle devait avancer !
Règle n°8 : Dans les effets de la victime, s’y trouve souvent la clef de l’énigme ! Le mobile apparaît dévoilant le secret !
Ni une ni deux, elle s’engagea dans la cabine du professeur.
« Il va falloir agir avec précautions, on ne sait pas comment ces hôtes pourraient réagir à la présence d’autant de snouffles à indices... » se dit-elle tout en longeant les cabines de l’Okidor.
Bien plus intéressée pour aller au Fon des mystères que de prendre position sur les accidents de parcours, elle s’arrêta devant une porte affichant fièrement le chiffre 12. Les profondeurs connaissent leur lot de folie et ne pas écouter celle que l’on a à portée de main reviendrait à commettre une erreur abyssale. Reprenant son souffle, elle ouvrit la porte.
Il enjoignit Feso et ceux et celles qui souhaiteraient les rejoindre à la dernière minute de s'équiper et de se rendre au niveau du sas de sortie. Il expliqua, notamment à Aramis Aericorde, qu'il faudrait régulièrement activer les projecteurs depuis la salle d'observation, le temps de la sortie sous-marine.
Enfin, après avoir revêtu un scaphandre et avoir pris le temps de regarder une dernière fois les investigateurs qui s'afféraient ici et là, il s'engouffra dans le sas et s'apprêta à plonger au fin fond de la Gueule...
L’endroit est aussi exigu qu’humide et, si le Sufokien s'accoutume rapidement à la forte odeur d’iode, il a néanmoins plus de difficulté à se faire à l’idée qu’un délicat fumet ferrique vienne chatouiller ses narines. Le sang de la victime, en grande partie purgé du sas de sortie lors de son verrouillage et de sa mise au sec, a tout de même continué à s’écouler et à maculer une partie du sol.
Dire que c'est également ici que sont évacués les déchets organiques du bathyscaphe... Heureusement qu'aucun pot de chambre à laver à grande eau n'est actuellement présent !
Elle ruminait aussi la réponse de Selina Latrap. La jeune femme avait raison, la valeur n'attendait pas le nombre des années. Elle ne réussissait pas à se rappeller à quel âge exactement elle était entrée dans le journalisme, mais elle se rappelait que ses premiers articles dataient d'une époque où elle était encore jeune. Elle ferma puis rouvrit ses doigts de façon répétitive avec une grimace. Maudites douleurs. Combien de pages allait-elle encore devoir noircir avant que cette affaire ne soit résolue ?
C'est en repliant une dernière fois ses doigts pour former un poing décidé qu'elle se releva et repoussa légèrement le fauteuil. Comme pour éloigner la tentation. Allez, en route. Pas de temps à perdre !
A l'étage des cabines, elle hésita un peu, puis décida de pousser la porte de celle d'Hastur Bine. Molbec n'avait-il pas dit que celui-ci était monté rapidement vers les étages lors de l'onde de choc ? Meryl se demandait bien ce qui avait pu motiver cette précipitation. Elle s'attela à la fouille sans perdre une minute.
Largon ôta son scaphandre après qu'il soit passé par le sas dont les effluves nauséabondes avaient achevé l'installation d'une violente céphalée. Sa sortie nocturne dans la Gueule ne s'était en soit pas mal passée mais sa forte appréhension l'avait empêché de respirer correctement dans son casque, ce qui l'avait conduit à une hypoxie. Il n'avait cependant loupé aucun détails et s'empressa une fois sec et ragaillardi de compléter ses notes sur son petit carnet qui avait doublé de volume depuis le début de la soirée à renfort de pages griffonnées.
Il constata que l'effervescence à bord n'avait pas diminuée. Au contraire, le sufokien avait l'impression que tout le monde semblait plus nerveux... Il nota que plusieurs s'afféraient autour de la cabine d'Hastur Bine, le concepteur de l'Okidor et cela lui rappela alors une ébauche de piste qu'il avait dû gribouiller dans ses notes. Une fois celle-ci dénichée et non sans s'être servi d'un petit remontant dans le salon, il se dirigea vers l'ingénieur et lui soumit cette question :
« Monsieur Bine, avant d'être employé par feu le Professeur Mistral, pour qui travailliez-vous ? »
Elle fit un pas en arrière, et referma la porte de la cabine. Règle n°14-b : Un corps soulagé est un esprit affuté ! Une fois son besoin effectué, elle déchira un petit bout de papier qu’elle déposa à côté du récipient. Sur celui-ci était écrit : À vider, A.Tofne.
C’est la vessie vidée qu’elle quitta enfin les lieux et se rendit dans le salon. Elle s’approcha de la Comtesse d’un air interrogateur. « Madame la Comtesse, permettez que je vous pose une question. Vous êtes vous déjà rendus sur l’île de Moon, connaissez-vous bien l’île ? »