Par [Maux-Jypcien] - MAÎTRE DU JEU - 18 Novembre 2017 - 16:05:54
Do... Ré... Mi...
Oh oh, vous revoilà ! Tant mieux, j’avais une belle histoire à vous raconter, vous n’allez pas partir avant de l’avoir entendue tout de même.
« Il existe dans le Monde des Douze toutes sortes d’arts et encore plus d’artistes. Laissez-moi vous conter l’histoire de deux d’entre eux : Morvaldi et Rodo-Tai.
Tout commença par une journée d'octolliard, chacun ayant prévu de présenter son travail à son confrère ou sa consœur, espérant intéresser l’autre à leur genre personnel. Il faut dire que ces deux personnages avaient des goûts plus... différents. Rodo-Tai était une musicienne et chanteuse pour les enfants d’Amakna, elle débordait de joie de vie. Morvaldi quant à lui était bien plus... macabre ! Ses créations étaient d’horribles souffrances parfaitement calculées et jouées dans une harmonie parfaite. Elles étaient capables de rendre dépressif n’importe quel fêtard pandawa. Le tout accompagné de doux bruits de craquements d’os ou de cris de douleur.
Après avoir écouté les chefs-d’œuvres de Morvaldi, Rodo-Tai s’était aussitôt révoltée, elle ne pouvait accepter que de tels sons soient utilisés dans un cadre musical, c’était une insulte l’art qu’elle pratiquait. Mais le musicien était susceptible, les critiques ne lui convenaient gère et la jeune femme se retrouva rapidement enterrée sous terre, dans les Landes de Sidimote.
Mais voilà une fin bien ennuyante, vous ne trouvez pas ?... Heureusement, ce cher Morvaldi a trouvé une idée géniale ! En faire un concert à son image, une douce souffrance pour tous.
C’est ainsi qu’il attira petit à petit, tele une arakne qui pièges les moskitos dans sa toile, des Douziens autour de ce lieu, leur faisant découvrir quelques dalles étranges et une effrayante harponneuse géante, pendant qu’enfermée sous sa tombe, Rodo-Tai hurlait de la libérer avant le retour de ce fou.
Voyant qu’ils ne pouvaient pas simplement la déterrer, les aventuriers entreprirent d'essayer de nombreux stratagèmes, surtout auprès des dalles qui bougeaient régulièrement autour d’eux, comme si la vie était insufflée en elles. Malheureusement, se positionner dessus ne faisait qu’activer l’arme ! Chaque pas était un coup dangereux pour l’inconscient utilisateur.
Malgré le fait qu’elle était terrorisée par son geôlier, Rodo-Tai essayait de le convaincre de la relâcher, mais la relâcher simplement, sans entendre ses cris d’agonies, véritable musique à ses oreilles serait bien trop ennuyant.
La symphonie pouvait enfin commencer, tout était en place.
Les tentatives furent très nombreuses et Morvaldi en riait, quelles décevantes personnes pour lui ! Chacun de leurs échecs leur valait un coup de carreau dans les fesses de la part de la baliste.
Petit à petit, pris d’une pitié, doublée d’un régal certain, le musicien confia quelques indices... avant de leur dévoiler une information capitale qui fit taire immédiatement la pauvre Rodo-Tai : la tombe ne disposait pas de conduit d’air et donc leur temps était limité. Pire encore... Plus ils échouaient, plus la tombe se vidait de son oxygène, ils étaient donc responsables de la vie ou de la mort de la prisonnière !
Fini de jouer, désormais, ils ne pouvaient se permettre d’échouer encore et encore, les participants de cette magnifique symphonie macabre commencèrent à être plus sérieux. La voix de la musicienne, quant à elle, se faisait de plus en plus basse, jusqu'à ne devenir que de simples respirations étouffées malgré les cris d'effroi qui lui parvenaient.
Quels délices ! Rodo-Tai mourante, les aventuriers paniqués, les dalles pressées au sol, la baliste qui grinçait avant chaque nouveau tir... Le concert était une véritable réussite, même si certains ignorants ne pouvaient s’en rendre compte.
Au bout d’un certain temps, heureusement, l’énigme fut résolue : ils avaient juste à composer deux groupes et reproduire les mêmes déplacements à l’aide des dalles de manière synchronisée, telle une harmonieuse mélodie aux oreilles de Morvaldi.
Mais sur la tombe était déjà inscrit « Rodo-Tai ».
Son spectacle achevé, le musicien prit la décision de partir, tout en regardant vers là où se trouvait sa consœur, un sourire aux lèvres.
Concernant Rodo-Tai, la tombe s’ouvrit enfin et dans une aspiration d’air un fantôme en ressortit. La femme était morte, ils avaient mis bien trop de temps.
Pendant que certains découvraient avec surprise que le manuel des dalles et de la harponneuse se trouvait sur cette dernière, d’autres pleuraient silencieusement ou bruyamment le sort de Rodo-Tai. Plus aucun son ne sortira de sa bouche.
Peut-être par un signe de remerciement pour avoir libéré son âme, à moins que cela ne soit un autre tour funeste de Morvaldi, la musicienne se dispersa et se lia par petits bouts aux aventuriers présents. Ainsi, elle restera avec eux jusqu’à son voyage en Externam.
Le musicien macabre était satisfait de son magnifique concert, il avait apprécié la souffrance de ses participants et de sa concurrente. Mais quelque chose lui manquait... une nouvelle partition peut-être ? »
Cette histoire messieurs et mesdames est bien vraie. La prochaine fois que vous croiserez la route d’un artiste, appréciez son art à sa juste valeur ou vous risqueriez d’en souffrir...
Enfin tout cela, vous le savez déjà, que pensez-vous d’écouter une autre musique ? Je ne vous entends pas très bien avec ce bâillon, je vais prendre cela pour un oui !
Animation proposée par Mal-Jabar, Manie-Jance et Maux-Jypcien le 30 octolliard 647.
Nous remercions les joueurs de Nidas qui ont fait part d’une belle implication !
Merci à Sisuphos pour avoir assuré la modération.